Section 1: Introduction à l’الإِعْرَابُ (Al-I’rab) – Les Fondations de la Grammaire Arabe
L’apprentissage de la langue arabe, avec sa richesse et sa profondeur, repose sur des piliers grammaticaux essentiels. Parmi eux, l’الإِعْرَابُ (Al-I’rab) occupe une place centrale. Comprendre l’I’rab, c’est détenir la clé pour déchiffrer la structure des phrases arabes, interpréter correctement le sens des textes et s’exprimer avec justesse. Ce cours complet est conçu spécifiquement pour les apprenants francophones, en tenant compte de leurs repères linguistiques et des défis qu’ils peuvent rencontrer.
1.1. Qu’est-ce que l’الإِعْرَابُ? Définition et Importance.
Linguistiquement, le terme الإِعْرَابُ (Al-I’rab) signifie « clarification », « expression » ou « mise au clair ».1 En grammaire arabe, il désigne la modification de la voyelle ou de la terminaison finale des mots (أَوَاخِرُ الكَلِمِ) en fonction des « facteurs » ou « agents » grammaticaux (العَوَامِلُ الدَّاخِلَةُ عَلَيْهَا) qui les précèdent ou de leur position dans la phrase.1 Ce concept est fondamental car la terminaison d’un mot indique sa fonction grammaticale (sujet, objet, etc.) et, par conséquent, influence directement le sens de la phrase.
L’importance de l’I’rab est cruciale pour une compréhension précise. Par exemple, la différence entre les phrases « جَاءَ مُحَمَّدٌ » (Mohammed est venu) et « أَكْرَمْتُ مُحَمَّدًا » (J’ai honoré Mohammed) réside dans la terminaison du mot « مُحَمَّد ». Dans la première, la terminaison « ـٌ » (damma tanwin) indique que Mohammed est le sujet (celui qui est venu). Dans la seconde, la terminaison « ـً » (fatha tanwin) indique que Mohammed est l’objet (celui qui a été honoré).2 Sans la maîtrise de l’I’rab, de telles nuances, et donc le sens exact, seraient perdues.
L’I’rab est donc essentiel pour :
- Comprendre la structure syntaxique des phrases arabes.
- Lire correctement, en particulier les textes vocalisés comme le Coran, où les voyelles casuelles sont souvent indiquées.
- S’exprimer correctement à l’écrit et à l’oral formel.
Son rôle est particulièrement souligné dans la compréhension du Coran. La science de l’I’rab du Coran (إِعْرَابُ القُرْآنِ) est considérée comme l’une des plus nobles, car elle vise à préserver le texte sacré des erreurs de lecture et d’interprétation. Elle aide à déduire les prescriptions religieuses (الأَحْكَامُ الشَّرْعِيَّةُ) et à comprendre les subtilités des différentes lectures (القِرَاءَاتُ).2
Au-delà d’un simple mécanisme grammatical, l’I’rab reflète une logique interne de la langue arabe où la forme (la terminaison du mot) est intrinsèquement liée à sa fonction et à son sens. Les sources indiquent que le changement de terminaison est la conséquence de la variation des « facteurs entrants » et qu’il traduit un changement du « sens voulu ».1 Il ne s’agit donc pas d’une variation arbitraire, mais d’un système cohérent où la morphologie de surface est porteuse d’informations syntaxiques et sémantiques cruciales.
Il est également pertinent de noter que les suffixes de l’I’rab, si centraux en arabe classique et standard moderne, ont largement disparu des dialectes arabes contemporains.4 Cette divergence entre la langue écrite/formelle et la langue parlée peut constituer une difficulté supplémentaire pour les apprenants francophones, qui peuvent être exposés aux deux formes. Ils pourraient ainsi percevoir l’I’rab comme étant « optionnel » ou « excessivement formel », alors qu’il demeure indispensable pour la compréhension et la production de l’arabe standard.
1.2. Pourquoi l’الإِعْرَابُ est crucial pour les francophones : Parallèles et Distinctions avec la grammaire française.
Pour un francophone, aborder l’I’rab nécessite de comprendre comment l’arabe exprime les fonctions grammaticales différemment du français. Le français moderne utilise principalement l’ordre des mots (Sujet-Verbe-Objet étant la structure canonique) et les prépositions pour indiquer les rôles des mots dans la phrase.5 L’arabe, bien que l’ordre Verbe-Sujet-Objet (VSO) soit fréquent pour la phrase verbale, s’appuie massivement sur l’I’rab – les changements de terminaisons – pour marquer ces fonctions.
Un parallèle peut être établi : la notion de « fonction » grammaticale (sujet, complément d’objet direct, complément d’objet indirect, complément du nom) existe dans les deux langues.5 L’I’rab est le moyen principal par lequel l’arabe exprime ces fonctions, là où le français utilise d’autres outils. Par exemple, pour identifier le sujet en français, on pose souvent la question « Qui est-ce qui? » ou « Qu’est-ce qui? ».7 En arabe, la terminaison du mot (par exemple, une damma) signalera cette fonction sujet.
La distinction majeure réside dans le fait que le français a conservé des vestiges de déclinaison (notamment pour les pronoms personnels : je/me/moi, il/le/lui), mais ce n’est pas un système productif et généralisé comme l’I’rab l’est pour les noms, adjectifs et le verbe au présent en arabe. L’objectif ici est de sensibiliser l’apprenant francophone à ce nouveau système et de l’aider à ne pas chercher systématiquement des équivalences directes parfaites, mais plutôt à comprendre le principe de l’I’rab.
La difficulté cognitive principale pour un apprenant francophone est de passer d’un système où la fonction est signalée par la position des mots et par des petits mots (prépositions, articles), à un système où cette fonction est primairement signalée par la morphologie flexionnelle (les terminaisons). Le français s’appuie fortement sur l’ordre SVO et l’utilisation de prépositions pour introduire des compléments indirects.5 L’arabe, grâce à l’I’rab, peut offrir une plus grande flexibilité dans l’ordre des mots (bien que certains ordres soient plus courants), car les cas grammaticaux clarifient les rôles des constituants de la phrase. Se « déconditionner » de cette dépendance stricte à l’ordre des mots est un enjeu pédagogique majeur.
Paradoxalement, l’apprentissage de l’I’rab peut, par effet de contraste, affiner la compréhension que l’apprenant a de sa propre grammaire française. En étant contraint d’identifier activement les fonctions grammaticales pour appliquer correctement les règles de l’I’rab, l’apprenant revisite et conscientise des notions telles que le sujet, l’objet, etc., qu’il manipule souvent de manière intuitive en français. Cette réflexion métacognitive peut être un bénéfice collatéral de l’étude de l’I’rab.
1.3. Les Mots Déclinables (المُعْرَب) et Indéclinables (المَبْنِي) : Vue d’ensemble.
Avant de plonger dans les détails des cas, il est essentiel de comprendre une distinction fondamentale en grammaire arabe : celle entre les mots déclinables (المُعْرَب – Al-Mu’rab) et les mots indéclinables (المَبْنِي – Al-Mabni).
- المُعْرَب (Al-Mu’rab) : Ce terme désigne les mots dont la voyelle ou la terminaison finale change en fonction de leur rôle grammatical dans la phrase et des facteurs qui les influencent.1 La majorité des noms (الأَسْمَاء) et le verbe à l’aspect inaccompli (الفِعْلُ المُضَارِعُ) – lorsqu’il n’est pas directement lié à un noun an-niswa (نُونُ النِّسْوَةِ – noun du féminin pluriel) ou un noun at-tawkid (نُونُ التَّوْكِيدِ – noun d’emphase) – sont mu’rab.
Exemple : كِتَابٌ (kitābun – un livre, nominatif), كِتَابًا (kitāban – un livre, accusatif), كِتَابٍ (kitābin – un livre, génitif). - المَبْنِي (Al-Mabni) : Ce terme désigne les mots dont la voyelle ou la terminaison finale reste fixe, invariable, quelle que soit leur fonction grammaticale dans la phrase.1 Sont typiquement mabni :
- Toutes les particules (الحُرُوفُ), comme les prépositions (فِي – dans), les conjonctions (وَ – et).
- Le verbe à l’aspect accompli (الفِعْلُ المَاضِي – le passé) et le verbe à l’impératif (فِعْلُ الأَمْرِ).
- Tous les pronoms (الضَّمَائِرُ), qu’ils soient détachés (هُوَ – il) ou attachés (-هُ – son/le).
- La plupart des noms démonstratifs (أَسْمَاءُ الإِشَارَةِ), comme هَذَا (ceci).
- La plupart des noms relatifs (الأَسْمَاءُ المَوْصُولَةُ), comme الَّذِي (celui qui).
L’importance de cette distinction est primordiale : elle détermine si un mot va subir les variations de l’I’rab ou non. Identifier si un mot est mu’rab ou mabni est d’ailleurs l’une des premières étapes de l’analyse grammaticale (الإِعْرَابُ) d’une phrase, comme le souligne la méthodologie d’analyse qui préconise de « déterminer le statut du mot en termes d’I’rab (déclinable) ou de construction (non déclinable) ».2
Il est à noter que la distinction Mu’rab/Mabni n’est pas toujours strictement binaire pour toutes les catégories de mots. Par exemple, les noms démonstratifs et les noms relatifs, bien que généralement mabni, deviennent mu’rab lorsqu’ils sont au duel (ex: هَذَانِ/هَذَيْنِ pour « ces deux-ci ») et suivent alors les règles de déclinaison du duel.1 Cette nuance introduit une complexité qui requiert une attention particulière de la part de l’apprenant, car elle constitue une exception à la règle générale pour certains mots mabni.
Pour un francophone, le concept de mots « indéclinables » ou « invariables » est familier : les prépositions (sur, dans, à), les adverbes (lentement, ici) en français ne changent pas de forme. Le défi pour l’apprenant d’arabe sera d’identifier correctement quelles catégories de mots sont mabni en arabe, car elles ne coïncident pas toujours avec celles du français. Par exemple, le verbe au passé en arabe (فِعْلٌ مَاضٍ) est mabni, alors que son équivalent français (passé composé, passé simple) se conjugue et varie. De même, les pronoms arabes sont mabni mais ont un « rôle casuel » (مَحَلٌّ مِنَ الإِعْرَابِ), tandis que les pronoms français varient en forme (je, me, moi).
Section 2: Les États de l’الإِعْرَابُ (حَالَاتُ الإِعْرَابِ) et Leurs Signes Vocaliques Principaux
L’I’rab se manifeste principalement par quatre « états » (حَالَات) pour les noms et les verbes. Trois de ces états concernent les noms (الرَّفْعُ, النَّصْبُ, الجَرُّ), et trois concernent le verbe au présent (الرَّفْعُ, النَّصْبُ, الجَزْمُ). Chaque état est généralement marqué par un signe vocalique principal (حَرَكَةٌ أَصْلِيَّةٌ) visible à la fin du mot, si celui-ci est déclinable et ne présente pas d’empêchement à l’apparition de cette voyelle.
2.1. L’État Nominatif (الرَّفْعُ – Ar-Raf’) : Rôle et Signes (الضَّمَّةُ – Dammah).
L’état nominatif, ou الرَّفْعُ (Ar-Raf’), indique principalement la fonction de sujet. Plus précisément :
- Dans une phrase verbale (جُمْلَةٌ فِعْلِيَّةٌ), il marque le الفَاعِل (Al-Fā’il), c’est-à-dire l’agent ou celui qui accomplit l’action exprimée par le verbe.1
- Dans une phrase nominale (جُمْلَةٌ إِسْمِيَّةٌ), il marque à la fois le المُبْتَدَأ (Al-Mubtada’), qui est le sujet de la phrase (ce dont on parle), et généralement le الخَبَر (Al-Khabar), qui est le prédicat ou l’information donnée à propos du sujet.10
Le signe principal de l’état Raf’ est la الضَّمَّة (Ad-Dammah), une petite boucle au-dessus de la consonne finale, qui produit le son /u/.1 Si le nom est indéfini, ce signe est doublé et devient un تَنْوِينُ الضَّمِّ (Tanwin Ad-Damm), prononcé /un/.14
Comparaison avec le Sujet en français : En français, le sujet est celui qui fait l’action ou celui dont on parle. On l’identifie souvent en posant la question « Qui est-ce qui? » ou « Qu’est-ce qui? » avant le verbe.7 En arabe, l’état Raf’ est la marque formelle de cette fonction sujet (et de la fonction prédicat dans la phrase nominale), signalée par la Dammah ou le Tanwin Ad-Damm.
Exemple simple :
الكِتَابُ مُفِيدٌ (Al-kitāb**-u** mufīd**-un**) – Le livre est utile.
Ici, الكِتَابُ (le livre) est Mubtada’ (sujet de la phrase nominale) et il est donc مَرْفُوعٌ (marfū’ – au cas nominatif), marqué par la Dammah (ـُ). مُفِيدٌ (utile) est Khabar (prédicat) et il est également marfū’, marqué par le Tanwin Ad-Damm (ـٌ) car il est indéfini.
Il est important de noter que l’état Raf’ ne se limite pas uniquement à la fonction de sujet, comme ce serait le cas pour le nominatif dans certaines langues européennes. En arabe, il englobe aussi le prédicat (Khabar) de la phrase nominale.10 En français, dans la phrase « Le livre est utile », « utile » est un attribut du sujet, mais il ne porte pas de marque casuelle distincte de celle du sujet. Cette extension de la portée du Raf’ au-delà du simple sujet grammatical est une spécificité de la grammaire arabe que les apprenants francophones doivent intégrer.
2.2. L’État Accusatif (النَّصْبُ – An-Nasb) : Rôle et Signes (الفَتْحَةُ – Fatha).
L’état accusatif, ou النَّصْبُ (An-Nasb), indique principalement la fonction de complément d’objet direct (المَفْعُولُ بِهِ – Al-Maf’ūl bihi).1 C’est le nom qui subit directement l’action exprimée par un verbe transitif. L’état Nasb a également d’autres fonctions, comme marquer certains compléments circonstanciels ou l’état, qui seront abordées de manière plus approfondie ultérieurement.
Le signe principal de l’état Nasb est la الفَتْحَة (Al-Fatha), un petit trait oblique au-dessus de la consonne finale, qui produit le son /a/.1 Si le nom est indéfini, ce signe est doublé et devient un تَنْوِينُ الفَتْحِ (Tanwin Al-Fath), prononcé /an/.14 Notez que le Tanwin Al-Fath est souvent écrit avec un Alif (ا) supplémentaire après la consonne finale (sauf si le mot se termine par ة, ء ou ا).
Comparaison avec le Complément d’Objet Direct (COD) en français : En français, le COD subit directement l’action du verbe et répond à la question « Qui? » ou « Quoi? » posée après le verbe.5 L’état Nasb en arabe est la marque formelle de cette fonction.
Exemple :
قَرَأَ الوَلَدُ الكِتَابَ (Qara’a l-walad-u l-kitāb**-a**) – L’enfant a lu le livre.
Ici, الكِتَابَ (le livre) est Maf’ūl bihi (complément d’objet direct) et il est donc مَنْصُوبٌ (mansūb – au cas accusatif), marqué par la Fatha (ـَ). Si la phrase était « L’enfant a lu un livre », on dirait قَرَأَ الوَلَدُ كِتَابًا (qara’a l-walad-u kitāb**-an**), avec le Tanwin Al-Fath (ـًا).
Le cas Nasb est particulièrement polyvalent en arabe. Bien que sa fonction la plus immédiate pour un francophone soit celle du COD, il couvre un large éventail d’autres fonctions grammaticales, telles que le complément de manière (الحَال), le complément de cause (المَفْعُول لِأَجْلِهِ), le complément absolu (المَفْعُول المُطْلَق), et divers adverbes de temps et de lieu (ظَرْفُ الزَّمَانِ وَالمَكَانِ).10 Cette polyvalence signifie qu’un seul marqueur casuel (la Fatha ou ses substituts) peut correspondre à une variété de constructions et de fonctions qui seraient exprimées par des moyens différents en français (prépositions, adverbes, etc.). Le cours introduira ces fonctions progressivement, en commençant par l’analogie la plus directe avec le COD.
2.3. L’État Génitif (الجَرُّ – Al-Jarr) : Rôle et Signes (الكَسْرَةُ – Kasra).
L’état génitif, ou الجَرُّ (Al-Jarr), est principalement utilisé dans deux contextes :
- Lorsqu’un nom est précédé d’une préposition (حَرْفُ جَرٍّ). Le nom est alors dit اِسْمٌ مَجْرُورٌ بِحَرْفِ الجَرِّ (nom au cas génitif à cause d’une préposition).1
- Lorsqu’un nom est le deuxième terme d’une annexion ou construction possessive (الإِضَافَةُ – Al-Idāfa). Ce nom est alors appelé المُضَافُ إِلَيْهِ (Al-Mudāf ilayhi – le complément d’annexion) et indique généralement la possession ou une spécification du premier terme.10
Le signe principal de l’état Jarr est la الكَسْرَة (Al-Kasra), un petit trait oblique au-dessous de la consonne finale, qui produit le son /i/.1 Si le nom est indéfini, ce signe est doublé et devient un تَنْوِينُ الكَسْرِ (Tanwin Al-Kasr), prononcé /in/.14
Comparaison avec le Complément du Nom et le COI (via prépositions) en français :
L’état Jarr après une préposition en arabe est conceptuellement similaire aux compléments d’objet indirects (COI) ou aux compléments circonstanciels introduits par une préposition en français (par exemple, « parler à quelqu’un », « aller vers un lieu »).5
La structure de l’Idāfa (par exemple, كِتَابُ الوَلَدِ – le livre de l’enfant) correspond fréquemment au complément du nom introduit par la préposition « de » en français.8
Exemples :
- Après une préposition : الكِتَابُ عَلَى الطَّاوِلَةِ (Al-kitāb-u ‘alā t-ṭāwilat**-i**) – Le livre est sur la table.
Ici, الطَّاوِلَةِ (la table) est Ism Majrūr (nom au cas génitif) car il est précédé de la préposition عَلَى (sur), et il est marqué par la Kasra (ـِ). - En tant que Mudāf ilayhi (complément d’annexion) : كِتَابُ الطَّالِبِ (Kitāb-u ṭ-ṭālib**-i**) – Le livre de l’étudiant.
Ici, الطَّالِبِ (l’étudiant) est Mudāf ilayhi et il est donc majrūr (au cas génitif), marqué par la Kasra (ـِ).
Le cas Jarr en arabe unifie des fonctions que la grammaire française tend à distinguer plus finement (par exemple, le complément du nom introduit par « de » et un complément d’objet indirect introduit par « à »). Pour un apprenant francophone, il sera important de reconnaître que ces diverses fonctions en français peuvent toutes aboutir au même cas Jarr en arabe, signalé par la Kasra (ou ses substituts). La Kasra devient ainsi le signal unificateur de ces relations de dépendance ou de spécification.
2.4. L’État Jussif (الجَزْمُ – Al-Jazm) : Spécificités pour les verbes et Signe (السُّكُونُ – Sukun).
L’état jussif, ou الجَزْمُ (Al-Jazm), est un état d’I’rab qui est spécifique aux verbes, et principalement au verbe à l’aspect inaccompli (الفِعْلُ المُضَارِعُ).1 Il n’affecte pas les noms.
Le Jazm est généralement induit par certaines particules qui précèdent le verbe, telles que :
- Les particules de négation du passé comme لَمْ (lam – n’a pas fait).
- La particule d’interdiction لا النَّاهِيَة (lā an-nāhiya – ne fais pas!).
- Certaines particules utilisées dans les phrases conditionnelles.
Le signe principal de l’état Jazm pour les verbes réguliers (ceux dont la dernière lettre radicale n’est pas une lettre faible et qui ne font pas partie des « Cinq Verbes ») est le السُّكُون (As-Sukun).1 Le Sukun est un petit cercle au-dessus de la consonne finale, indiquant l’absence de voyelle après cette consonne. Pour les verbes irréguliers ou les « Cinq Verbes », d’autres signes de Jazm existent, tels que la suppression de la dernière lettre radicale faible (حَذْفُ حَرْفِ العِلَّةِ) ou la suppression de la lettre نُون (حَذْفُ النُّونِ), qui seront vus dans la section 3.16
Exemple :
لَمْ يَكْتُبْ (Lam yaktub) – Il n’a pas écrit.
Ici, le verbe يَكْتُبْ (yaktub) est un فِعْلٌ مُضَارِعٌ مَجْزُومٌ (fi’lun mudāri’un majzūm – verbe au présent au cas jussif), et son signe de Jazm est le Sukun (ـْ) sur la dernière lettre ب.
L’état Jazm n’a pas d’équivalent direct en termes de « cas » nominaux comme le Raf’, le Nasb ou le Jarr. Il correspond plutôt à des « modes » verbaux en français, tels que le subjonctif dans certaines de ses fonctions (par exemple après certaines conjonctions exprimant le doute ou la volonté), ou l’impératif (surtout pour l’interdiction). L’analogie avec les cas des noms s’arrête ici, et il est crucial pour l’apprenant francophone de comprendre cette distinction. Le Jazm modifie le verbe pour exprimer des nuances de négation passée, d’interdiction, d’ordre, ou de condition, ce qui relève davantage de la modalité et de la temporalité verbales.
2.5. Tableau Récapitulatif : Les États de l’I’rab et leurs signes vocaliques principaux (حَرَكَاتٌ ظَاهِرَةٌ).
Pour synthétiser les informations fondamentales sur les états de l’I’rab et leurs signes vocaliques principaux (visibles), le tableau suivant sera d’une grande utilité. Il présente les quatre états, leurs noms arabes, leurs signes principaux, des exemples simples pour les noms définis et indéfinis, et leurs fonctions principales. Ce tableau sert de référence rapide et de base avant d’aborder les signes subsidiaires.
État d’I’rab (الحَالَةُ) | Nom Arabe | Signe Principal (العَلَامَةُ الأَصْلِيَّةُ) | Exemple (Nom Indéfini) | Exemple (Nom Défini) | Fonction Principale (pour les noms) |
Nominatif | الرَّفْعُ (Ar-Raf’) | الضَّمَّةُ (Dammah) / ـُ | كِتَابٌ (kitāb-un) | الكِتَابُ (al-kitāb-u) | Sujet, Prédicat |
Accusatif | النَّصْبُ (An-Nasb) | الفَتْحَةُ (Fatha) / ـَ | كِتَابًا (kitāb-an) | الكِتَابَ (al-kitāb-a) | Complément d’Objet Direct |
Génitif | الجَرُّ (Al-Jarr) | الكَسْرَةُ (Kasra) / ـِ | كِتَابٍ (kitāb-in) | الكِتَابِ (al-kitāb-i) | Après préposition, Annexion (Compl. du nom) |
Jussif (Verbes) | الجَزْمُ (Al-Jazm) | السُّكُونُ (Sukun) / ـْ | (لَمْ) يَكْتُبْ ((lam) yaktub) | – | Négation passée, Interdiction, etc. (pour les verbes) |
Sources ayant inspiré ce tableau : 1
Ce tableau est crucial car il offre une clarté synthétique, facilite la mémorisation des correspondances entre état, signe et fonction, et sert de référence rapide. Il établit la base des signes « originaux » (أَصْلِيَّة) avant l’introduction des signes « subsidiaires » (فَرْعِيَّة). L’inclusion des termes français et des fonctions principales aide à ancrer ces nouveaux concepts dans le savoir préexistant de l’apprenant francophone.
Section 3: Les Signes de l’الإِعْرَابُ au-delà des Voyelles (العَلَامَاتُ الفَرْعِيَّةُ)
Si les voyelles brèves (Dammah, Fatha, Kasra) et le Sukun constituent les signes principaux (أَصْلِيَّة) de l’I’rab, la langue arabe utilise également d’autres marqueurs, appelés signes subsidiaires (فَرْعِيَّة). Ces signes peuvent être des lettres (حُرُوف) ou des modifications spécifiques comme la suppression d’une lettre ou d’une voyelle. Leur utilisation dépend de la catégorie du mot (duel, pluriel, certains noms spécifiques, certains verbes).
3.1. L’I’rab par les Lettres (الإِعْرَابُ بِالحُرُوفِ) :
Dans plusieurs cas, ce ne sont pas des voyelles courtes qui marquent l’état grammatical, mais bien des lettres ajoutées ou modifiées à la fin du mot.
- Le Duel (المُثَنَّى – Al-Muthannā):
Les noms au duel, qui désignent deux entités, ont des terminaisons spécifiques :
- État Nominatif (Raf’) : Le signe est le suffixe ـَانِ (-āni). Exemple : كِتَابَانِ (kitābāni – deux livres [sujet]).1
- États Accusatif (Nasb) et Génitif (Jarr) : Le signe est le suffixe ـَيْنِ (-ayni). Exemple : قَرَأْتُ كِتَابَيْنِ (qara’tu kitābayni – j’ai lu deux livres [objet]); نَظَرْتُ إِلَى كِتَابَيْنِ (naẓartu ilā kitābayni – j’ai regardé deux livres [après préposition]).1
- Une particularité importante est que la partie ـنِ (-ni) de ces terminaisons tombe lorsque le nom au duel est le premier terme d’une annexion (إِضَافَة – Idafa).4 Exemple : كِتَابَا الطَّالِبِ (kitābā ṭ-ṭālibi – les deux livres de l’étudiant [nominatif]); مِفْتَاحَا البَابَيْنِ (miftāḥā l-bābayni – les clés des deux portes).
- Le Pluriel Masculin Sain (جَمْعُ المُذَكَّرِ السَّالِمُ – Jam’ Al-Mudhakkar As-Sālim):
Ce type de pluriel, qui s’applique généralement aux êtres masculins rationnels, utilise également des lettres comme signes d’I’rab :
- État Nominatif (Raf’) : Le signe est le suffixe ـُونَ (-ūna). Exemple : مُعَلِّمُونَ (mu’allimūna – des enseignants [sujet]).1
- États Accusatif (Nasb) et Génitif (Jarr) : Le signe est le suffixe ـِينَ (-īna). Exemple : رَأَيْتُ مُعَلِّمِينَ (ra’aytu mu’allimīna – j’ai vu des enseignants [objet]); سَلَّمْتُ عَلَى مُعَلِّمِينَ (sallamtu ‘alā mu’allimīna – j’ai salué des enseignants [après préposition]).1
- De même que pour le duel, la partie ـنَ (-na) de ces terminaisons tombe en cas d’annexion (Idafa).4 Exemple : مُعَلِّمُو المَدْرَسَةِ (mu’allimū l-madrasati – les enseignants de l’école [nominatif]).
- Les Cinq Noms (الأَسْمَاءُ الخَمْسَةُ – Al-Asmā’ Al-Khamsa):
Il s’agit d’un groupe de cinq noms spécifiques : أَبٌ (père), أَخٌ (frère), حَمٌ (beau-père), فُو (bouche – utilisé comme فَمٌ), et ذُو (possédant). Lorsqu’ils remplissent certaines conditions (être au singulier, ne pas être en diminutif, être annexés à autre chose que le pronom possessif ـِي « mon/ma »), leur I’rab se fait par des lettres longues :
- État Nominatif (Raf’) : Avec la lettre ـو (wāw). Exemple : جَاءَ أَبُوكَ (jā’a abū-ka – ton père est venu).1
- État Accusatif (Nasb) : Avec la lettre ـَا (alif). Exemple : رَأَيْتُ أَبَاكَ (ra’aytu abā-ka – j’ai vu ton père).1
- État Génitif (Jarr) : Avec la lettre ـِي (yā’). Exemple : مَرَرْتُ بِأَبِيكَ (marartu bi-abī-ka – je suis passé par ton père).1
- Les Cinq Verbes (الأَفْعَالُ الخَمْسَةُ – Al-Af’āl Al-Khamsa):
Ce terme désigne cinq formes spécifiques du verbe au présent (المُضَارِعُ) conjugué avec les pronoms : أَنْتِ (tu, fém. sing.), أَنْتُمَا (vous deux), هُمَا (eux deux), أَنْتُمْ (vous, masc. pl.), هُمْ (ils, masc. pl.). Leur I’rab se manifeste par la présence ou l’absence de la lettre نُون (nūn) finale :
- État Nominatif (Raf’) : Avec ثُبُوتُ النُّونِ (thubūt an-nūn – la présence du Noun final). Exemple : يَكْتُبُونَ (yaktubūna – ils écrivent).1
- États Accusatif (Nasb) et Jussif (Jazm) : Avec حَذْفُ النُّونِ (ḥadhf an-nūn – la suppression du Noun final). Exemple : لَنْ يَكْتُبُوا (lan yaktubū – ils n’écriront pas [accusatif]); لَمْ يَكْتُبُوا (lam yaktubū – ils n’ont pas écrit [jussif]).1
- Cas particulier du Pluriel Féminin Sain (جَمْعُ المُؤَنَّثِ السَّالِمُ – Jam’ Al-Mu’annath As-Sālim):
Ce pluriel (terminaison en ـَاتٌ ou ـَاتٍ) a une particularité notable :
- Son signe pour l’état Accusatif (Nasb) est la Kasra (ـِ) (ou Tanwin Kasr ـٍ) au lieu de la Fatha. C’est une exception importante à la règle générale où le Nasb est marqué par la Fatha.16 Exemple : رَأَيْتُ المُعَلِّمَاتِ (ra’aytu l-mu’allimāt**-i** – j’ai vu les enseignantes). Le mot المُعَلِّمَاتِ est ici mansūb (accusatif), mais son signe est la Kasra.
- Aux états Nominatif (Raf’) et Génitif (Jarr), il suit les signes habituels (Dammah et Kasra respectivement).
- Cas particulier du Diptote (المَمْنُوعُ مِنَ الصَّرْفِ – Al-Mamnū’ min As-Sarf):
Les diptotes sont des noms (certains noms propres, adjectifs, pluriels brisés) qui ont deux particularités : ils n’acceptent pas le Tanwin et leur signe pour l’état Génitif (Jarr) est la Fatha (ـَ) au lieu de la Kasra, sauf s’ils sont définis par l’article الـ ou s’ils sont le premier terme d’une annexion (Mudāf).16
Exemple : مَرَرْتُ بِأَحْمَدَ (marartu bi-Aḥmad**-a** – je suis passé par Ahmad). أَحْمَدَ est majrūr (génitif) car précédé de la préposition بِـ, mais son signe est la Fatha car c’est un nom propre diptote.
L’existence de l’I’rab par les lettres et de ces exceptions (comme le pluriel féminin sain au cas accusatif ou le diptote au cas génitif) démontre que le système de l’I’rab, bien que fondamentalement logique, possède des strates de complexité. Ces variations ne peuvent être maîtrisées que par une étude systématique et une pratique assidue. Il ne s’agit pas simplement d’appliquer trois voyelles finales ; les apprenants doivent mémoriser ces formes et règles spécifiques pour chaque catégorie de mots concernée. Ces « exceptions » sont en réalité des règles à part entière qui régissent la déclinaison de ces mots.
De plus, un phénomène morphophonologique important est la chute du « Noun » final du duel (ـَانِ/ـَيْنِ deviennent ـَا/ـَيْ) et du pluriel masculin sain (ـُونَ/ـِينَ deviennent ـُو/ـِي) lorsque ces mots sont en position de premier terme d’une annexion (Idafa).4 L’apprenant doit comprendre que l’absence de ce Noun est elle-même un signe grammatical, intrinsèquement lié à la structure de l’Idafa, et non une simple omission.
3.2. Les Signes Estimés (العَلَامَاتُ المُقَدَّرَةُ) : Quand et Pourquoi?
Dans certains cas, la voyelle casuelle attendue à la fin d’un mot déclinable n’est ni visible ni prononcée. On dit alors que l’I’rab est « estimé » ou « sous-entendu » (الإِعْرَابُ التَّقْدِيرِيُّ – Al-I’rab At-Taqdīrī).1 La marque casuelle est mentalement présente mais ne peut apparaître pour des raisons phonologiques ou morphologiques.
Les principales raisons de cet I’rab estimé sont :
- التَّعَذُّر (At-Ta’adhdhur – L’impossibilité phonétique) :
Cela concerne les mots (noms ou verbes) qui se terminent par un Alif (الف), qu’il soit sous forme de ا (Alif mamdūda) ou ى (Alif maqsūra). L’Alif ne peut structurellement pas porter de voyelle brève. Par conséquent, la Dammah (pour le Raf’), la Fatha (pour le Nasb), et la Kasra (pour le Jarr des noms) sont toutes estimées sur l’Alif.10
- Exemple (nom) : جَاءَ الفَتَى (Jā’a al-fatā) – Le jeune homme est venu. (الفَتَى est marfū’ avec une Dammah muqaddarah ‘alā l-alif li-t-ta’adhdhur – Dammah estimée sur l’Alif pour cause d’impossibilité).
- Exemple (verbe) : يَسْعَى (yas’ā) – Il s’efforce. (يَسْعَى est marfū’ avec une Dammah muqaddarah).
- الثِّقَل (Ath-Thiql – La lourdeur phonétique) :
Cela concerne les mots (noms ou verbes) qui se terminent par une lettre Yā’ (ي) ou Wāw (و) (non redoublée et précédée d’une voyelle compatible). Dans ce cas, la Dammah (pour le Raf’) et la Kasra (pour le Jarr des noms) sont estimées car leur prononciation serait « lourde » ou difficile.10 Cependant, la Fatha (pour le Nasb) apparaît car elle est considérée comme « légère » (لِخِفَّتِهَا) et donc facile à prononcer sur un Yā’ ou un Wāw.
- Exemple (nom se terminant par Yā’) : جَاءَ القَاضِي (Jā’a al-qāḍī) – Le juge est venu. (القَاضِي est marfū’ avec une Dammah muqaddarah ‘alā l-yā’ li-th-thiql – Dammah estimée sur le Yā’ pour cause de lourdeur). Mais : رَأَيْتُ القَاضِيَ (Ra’aytu al-qāḍiy**-a**) – J’ai vu le juge. (La Fatha est apparente).
- Exemple (verbe se terminant par Wāw) : يَدْعُو (yad’ū) – Il appelle/invite. (يَدْعُو est marfū’ avec une Dammah muqaddarah ‘alā l-wāw li-th-thiql). Mais : لَنْ يَدْعُوَ (lan yad’uw**-a**) – Il n’appellera/n’invitera pas. (La Fatha est apparente).
- المُنَاسَبَة (Al-Munāsaba – La convenance/L’harmonisation) :
Cela concerne spécifiquement les noms auxquels est attaché le pronom possessif de la première personne du singulier ـِي (-ī, signifiant « mon/ma »). Ce pronom Yā’ impose une Kasra sur la lettre qui le précède pour des raisons d’harmonie phonétique. Cette Kasra de convenance empêche alors l’apparition de la voyelle casuelle attendue (Dammah pour le Raf’ ou Fatha pour le Nasb).10
- Exemple : هَذَا كِتَابِي (Hādhā kitābī) – Ceci est mon livre. (كِتَابِي est Khabar marfū’, mais la Dammah est estimée sur le ب à cause de la Kasra requise par le ي). رَأَيْتُ كِتَابِي (Ra’aytu kitābī) – J’ai vu mon livre. (كِتَابِي est Maf’ūl bihi mansūb, mais la Fatha est estimée).
L’I’rab estimé représente un défi particulier pour les apprenants francophones. Ils sont en train d’apprendre à se fier aux marques casuelles visibles, et l’absence de ces marques (ou la présence d’une voyelle qui ne semble pas être la « bonne ») peut être déroutante. Il est donc crucial de comprendre que l’absence de la voyelle casuelle attendue est en soi une information grammaticale, dictée par des contraintes phonologiques ou morphologiques inhérentes à la structure du mot arabe.
La distinction entre ta’adhdhur (impossibilité absolue avec l’Alif, où aucune voyelle ne peut apparaître) et thiql (lourdeur avec le Yā’ et le Wāw, où la Fatha, plus légère, peut apparaître) est une nuance importante.16 Elle a des implications directes sur la prononciation correcte et l’application des règles d’I’rab. L’Alif ne peut jamais porter de voyelle, tandis que le Yā’ et le Wāw peuvent porter la Fatha au cas Nasb.
3.3. Tableau Détaillé : Signes Originaux (الأَصْلِيَّةُ) et Subsidiaires (الفَرْعِيَّةُ) de l’I’rab pour Noms et Verbes.
Le tableau suivant offre une vue d’ensemble exhaustive des signes d’I’rab, qu’ils soient originaux (voyelles brèves) ou subsidiaires (lettres, suppression de lettres, ou voyelles substituées). Il couvre les principales catégories de noms et de verbes, et distingue clairement les signes selon leur nature. Ce tableau est une référence centrale pour l’analyse grammaticale.
Catégorie de Mot | État d’I’rab | Signe (العَلَامَة) | Type (أَصْلِيّ/فَرْعِيّ) | Exemple |
Nom singulier régulier / Pluriel Brisé (جَمْعُ تَكْسِيرٍ) | Raf’ (رَفْعٌ) | Dammah (ـُ / ـٌ) | أَصْلِيّ | وَلَدٌ / الوَلَدُ ، كُتُبٌ / الكُتُبُ |
« | Nasb (نَصْبٌ) | Fathah (ـَ / ـًا) | أَصْلِيّ | وَلَدًا / الوَلَدَ ، كُتُبًا / الكُتُبَ |
« | Jarr (جَرٌّ) | Kasrah (ـِ / ـٍ) | أَصْلِيّ | وَلَدٍ / الوَلَدِ ، كُتُبٍ / الكُتُبِ |
Duel (المُثَنَّى) | Raf’ | Alif (ـَانِ) | فَرْعِيّ | وَلَدَانِ |
« | Nasb/Jarr | Yā’ (ـَيْنِ) | فَرْعِيّ | وَلَدَيْنِ |
Pluriel Masculin Sain (جَمْعُ المُذَكَّرِ السَّالِمُ) | Raf’ | Wāw (ـُونَ) | فَرْعِيّ | مُعَلِّمُونَ |
« | Nasb/Jarr | Yā’ (ـِينَ) | فَرْعِيّ | مُعَلِّمِينَ |
Pluriel Féminin Sain (جَمْعُ المُؤَنَّثِ السَّالِمُ) | Raf’ | Dammah (ـَاتُ / ـَاتٌ) | أَصْلِيّ | مُعَلِّمَاتٌ |
« | Nasb | Kasrah (ـَاتٍ / ـَاتِ) | فَرْعِيّ (بدلاً من الفتحة) | (رَأَيْتُ) مُعَلِّمَاتٍ |
« | Jarr | Kasrah (ـَاتٍ / ـَاتِ) | أَصْلِيّ | (مَرَرْتُ بِـ) مُعَلِّمَاتٍ |
Cinq Noms (الأَسْمَاءُ الخَمْسَةُ) (sous conditions) | Raf’ | Wāw (ـو) | فَرْعِيّ | أَبُوكَ |
« | Nasb | Alif (ـا) | فَرْعِيّ | أَبَاكَ |
« | Jarr | Yā’ (ـي) | فَرْعِيّ | أَبِيكَ |
Diptote (المَمْنُوعُ مِنَ الصَّرْفِ) (indéfini, non annexé) | Raf’ | Dammah (ـُ) | أَصْلِيّ (بدون تنوين) | أَحْمَدُ |
« | Nasb | Fathah (ـَ) | أَصْلِيّ (بدون تنوين) | أَحْمَدَ |
« | Jarr | Fathah (ـَ) | فَرْعِيّ (بدلاً من الكسرة وبدون تنوين) | (مَرَرْتُ بِـ)أَحْمَدَ |
Verbe Présent Régulier (الفِعْلُ المُضَارِعُ الصَّحِيحُ الآخِرِ) | Raf’ | Dammah (ـُ) | أَصْلِيّ | يَكْتُبُ |
« | Nasb | Fathah (ـَ) | أَصْلِيّ | (لَنْ) يَكْتُبَ |
« | Jazm (جَزْمٌ) | Sukūn (ـْ) | أَصْلِيّ | (لَمْ) يَكْتُبْ |
Verbe Présent terminé par Wāw/Yā’ (المُعْتَلُّ الآخِرِ بِالوَاوِ أَوِ اليَاءِ) | Raf’ | Dammah Muqaddarah (مُقَدَّرَة) | أَصْلِيّ (مقدر) | يَدْعُو / يَرْمِي |
« | Nasb | Fathah Dhāhirah (ظَاهِرَة) | أَصْلِيّ | (لَنْ) يَدْعُوَ / يَرْمِيَ |
« | Jazm | Suppression Lettre Faible (حَذْفُ حَرْفِ العِلَّةِ) | فَرْعِيّ | (لَمْ) يَدْعُ / يَرْمِ |
Verbe Présent terminé par Alif (المُعْتَلُّ الآخِرِ بِالأَلِفِ) | Raf’ | Dammah Muqaddarah | أَصْلِيّ (مقدر) | يَسْعَى |
« | Nasb | Fathah Muqaddarah | أَصْلِيّ (مقدر) | (لَنْ) يَسْعَى |
« | Jazm | Suppression Lettre Faible (حَذْفُ حَرْفِ العِلَّةِ) | فَرْعِيّ | (لَمْ) يَسْعَ |
Cinq Verbes (الأَفْعَالُ الخَمْسَةُ) | Raf’ | Présence du Nūn (ثُبُوتُ النُّونِ) | فَرْعِيّ | يَكْتُبُونَ |
« | Nasb/Jazm | Suppression du Nūn (حَذْفُ النُّونِ) | فَرْعِيّ | (لَنْ/لَمْ) يَكْتُبُوا |
Sources ayant inspiré ce tableau : 1
Ce tableau est fondamental car il offre une vue d’ensemble exhaustive des variations de l’I’rab. Il couvre les noms (singulier, duel, pluriels, cinq noms, diptotes) et les verbes (réguliers, mu’tall, cinq verbes), ce qui est essentiel pour une compréhension globale. La distinction entre signes originaux (أَصْلِيّ) et subsidiaires (فَرْعِيّ) aide à structurer l’apprentissage. Chaque cas est illustré par un exemple, rendant la règle abstraite plus concrète et servant de point de référence central. En mettant en évidence les cas particuliers (pluriel féminin en Nasb, diptote en Jarr, suppression de lettres pour les verbes), il aide à prévenir des erreurs courantes.
Section 4: L’الإِعْرَابُ des Noms (إِعْرَابُ الأَسْمَاءِ)
Après avoir exploré les différents états de l’I’rab et leurs signes, concentrons-nous maintenant sur l’application de ces règles aux noms (الأَسْمَاءُ). La fonction d’un nom dans la phrase détermine son cas (nominatif, accusatif ou génitif) et, par conséquent, sa terminaison.
4.1. Le Nom au Cas Nominatif (الاِسْمُ المَرْفُوعُ) : Sujet (فَاعِل), Sujet de la phrase nominale (مُبْتَدَأ), Prédicat (خَبَر).
Un nom est au cas nominatif (مَرْفُوعٌ – marfū’) lorsqu’il remplit certaines fonctions clés dans la phrase. Rappelons que le signe principal du nominatif est la الضَّمَّة (Dammah) ou le تَنْوِينُ الضَّمِّ (Tanwin Damm) pour les noms indéfinis, ou leurs substituts (comme l’Alif pour le duel, le Wāw pour le pluriel masculin sain et les Cinq Noms).
Les principales fonctions qui exigent le cas nominatif pour un nom sont :
- الفَاعِل (Al-Fā’il – Le Sujet d’un verbe) :
Dans une phrase verbale (celle qui commence par un verbe), le Fā’il est le nom qui accomplit l’action exprimée par le verbe. Il est toujours marfū’.10
Exemple : جَاءَ الطَّالِبُ (Jā’a aṭ-ṭālibu) – L’étudiant est venu.
(الطَّالِبُ est Fā’il marfū’ et son signe de Raf’ est la Dammah visible). - المُبْتَدَأ (Al-Mubtada’ – Le Sujet de la phrase nominale) :
Une phrase nominale (celle qui commence généralement par un nom) est composée d’un sujet, appelé Mubtada’, et d’un prédicat. Le Mubtada’ est le thème de la phrase, ce dont on parle. Il est toujours marfū’.10
Exemple : البَيْتُ كَبِيرٌ (Al-baytu kabīrun) – La maison est grande.
(البَيْتُ est Mubtada’ marfū’ et son signe de Raf’ est la Dammah visible). - الخَبَر (Al-Khabar – Le Prédicat de la phrase nominale) :
Le Khabar est l’information, la description ou l’assertion faite à propos du Mubtada’. Si le Khabar est un nom simple (non une phrase ou une structure prépositionnelle), il est généralement aussi marfū’.10
Exemple : البَيْتُ كَبِيرٌ (Al-baytu kabīrun) – La maison est grande.
(كَبِيرٌ est Khabar marfū’ et son signe de Raf’ est le Tanwin Damm visible, car il est indéfini).
Un point crucial pour les francophones est la structure de la phrase nominale arabe et l’absence fréquente du verbe « être » au présent. Une phrase comme « البَيْتُ كَبِيرٌ » se traduit littéralement par « La maison grande », mais signifie « La maison EST grande ». Il n’y a pas de verbe « être » (comme كَانَ) explicite dans ce type de phrase au présent. Le Khabar (ici كَبِيرٌ) fournit l’information attributive directement après le Mubtada’ (البَيْتُ). Cette absence du verbe « être » est une source d’erreur fréquente pour les francophones, qui ont tendance soit à l’omettre dans leur traduction française, soit à vouloir l’insérer en arabe.20 Il est donc essentiel de comprendre que la relation prédicative entre le Mubtada’ et le Khabar est établie par leur simple juxtaposition et par le fait qu’ils sont tous deux (généralement) au cas nominatif (marfū’).
La notion de Mubtada’ et Khabar est fondamentale et distincte du triplet Sujet-Verbe-Objet que l’on trouve typiquement dans la phrase verbale. Pour un francophone, une étape conceptuelle importante est de comprendre que le Khabar peut lui-même être plus complexe qu’un simple nom ou adjectif. Il peut être une autre phrase nominale, une phrase verbale, ou une structure prépositionnelle (شِبْهُ جُمْلَةٍ).11 Cette flexibilité du Khabar va au-delà de la simple notion d' »attribut du sujet » en français et constitue une structure productive et riche en arabe.
4.2. Le Nom au Cas Accusatif (الاِسْمُ المَنْصُوبُ) : Complément d’Objet Direct (مَفْعُولٌ بِهِ), etc.
Un nom est au cas accusatif (مَنْصُوبٌ – mansūb) lorsqu’il remplit certaines fonctions, la plus courante étant celle de complément d’objet direct. Le signe principal de l’accusatif est la الفَتْحَة (Fatha) ou le تَنْوِينُ الفَتْحِ (Tanwin Fath) pour les noms indéfinis, ou leurs substituts (comme le Yā’ pour le duel et le pluriel masculin sain, l’Alif pour les Cinq Noms, ou la Kasra pour le pluriel féminin sain).
La fonction principale qui exige le cas accusatif est :
- المَفْعُولُ بِهِ (Al-Maf’ūl bihi – Le Complément d’Objet Direct) : C’est le nom qui subit directement l’action d’un verbe transitif. Il est toujours mansūb.1 Exemple : كَتَبَ الطَّالِبُ الدَّرْسَ (Kataba ṭ-ṭālibu ad-darsa) – L’étudiant a écrit la leçon. (الدَّرْسَ est Maf’ūl bihi mansūb et son signe de Nasb est la Fatha visible).
Outre le Maf’ūl bihi, de nombreux autres types de compléments et spécifications en arabe sont également au cas accusatif. Une introduction brève à certains d’entre eux (qui seront approfondis dans des cours plus avancés) inclut 10 :
- المَفْعُولُ المُطْلَقُ (Al-Maf’ūl al-Mutlaq) : L’accusatif cognat, un nom verbal dérivé du verbe de la phrase, utilisé pour l’emphase ou pour spécifier le type ou le nombre d’actions. (Ex: ضَرَبَهُ ضَرْبًا شَدِيدًا – Il l’a frappé d’une frappe sévère).
- المَفْعُولُ لِأَجْلِهِ (Al-Maf’ūl li-ajlihi) : L’accusatif de but ou de cause, indiquant la raison pour laquelle une action est faite. (Ex: جِئْتُ طَلَبًا لِلْعِلْمِ – Je suis venu en quête de science).
- المَفْعُولُ فِيهِ (ظَرْفُ الزَّمَانِ وَالمَكَانِ) (Al-Maf’ūl fīhi) : L’adverbe de temps ou de lieu. (Ex: سَافَرَ يَوْمَ الجُمُعَةِ – Il a voyagé le vendredi).
- الحَال (Al-Hāl) : L’accusatif circonstanciel ou de manière, décrivant l’état du sujet ou de l’objet au moment de l’action. (Ex: جَاءَ الوَلَدُ بَاكِيًا – L’enfant est venu en pleurant).
- التَّمْيِيز (At-Tamyīz) : L’accusatif de spécification, clarifiant une ambiguïté dans ce qui précède. (Ex: اِشْتَرَيْتُ رِطْلاً عَسَلاً – J’ai acheté une livre de miel).
- خَبَرُ كَانَ وَأَخَوَاتِهَا (Khabar de Kāna et de ses sœurs) : Le prédicat d’une phrase nominale lorsque celle-ci est introduite par le verbe كَانَ (être au passé) ou l’un de ses « frères » (verbes similaires). (Ex: كَانَ البَيْتُ كَبِيرًا – La maison était grande).
- اِسْمُ إِنَّ وَأَخَوَاتِهَا (Ism de Inna et de ses sœurs) : Le sujet d’une phrase nominale lorsque celle-ci est introduite par la particule إِنَّ (certes, en vérité) ou l’une de ses « sœurs ». (Ex: إِنَّ البَيْتَ كَبِيرٌ – Certes, la maison est grande).
La multiplicité des fonctions couvertes par le cas Nasb en fait un cas grammaticalement très « chargé » en arabe. Pour les francophones, cela signifie qu’un seul marqueur casuel (la Fatha ou ses équivalents) peut correspondre à une vaste gamme de fonctions qui, en français, seraient exprimées par des structures syntaxiques diverses, des prépositions différentes, ou des classes de mots distinctes (adverbes, compléments divers). L’analogie avec le COD français est la porte d’entrée la plus simple, mais l’apprenant devra progressivement élargir sa compréhension pour englober toutes ces autres fonctions également marquées par le Nasb.
4.3. Le Nom au Cas Génitif (الاِسْمُ المَجْرُورُ) : Après une préposition (مَجْرُورٌ بِحَرْفِ الجَرِّ), Complément d’annexion (مُضَافٌ إِلَيْهِ).
Un nom est au cas génitif (مَجْرُورٌ – majrūr) principalement dans deux situations. Le signe principal du génitif est la الكَسْرَة (Kasra) ou le تَنْوِينُ الكَسْرِ (Tanwin Kasr) pour les noms indéfinis, ou leurs substituts (comme le Yā’ pour le duel, le pluriel masculin sain et les Cinq Noms, ou la Fatha pour les diptotes).
Les deux fonctions principales qui exigent le cas génitif sont :
- المَجْرُورُ بِحَرْفِ الجَرِّ (Al-Majrūr bi-ḥarf al-jarr – Régi par une préposition) :
Tout nom qui suit immédiatement une préposition (حَرْفُ جَرٍّ) est automatiquement au cas génitif.1 Les prépositions courantes incluent : فِي (dans), مِنْ (de, depuis), إِلَى (vers, à), عَلَى (sur), بِـ (avec, par), لِـ (pour, à).
Exemple : الكِتَابُ فِي الحَقِيبَةِ (Al-kitābu fī l-ḥaqībat-i) – Le livre est dans le sac.
(الحَقِيبَةِ est ism majrūr bi-fī et son signe de Jarr est la Kasra visible). - المُضَافُ إِلَيْهِ (Al-Muḍāf ilayhi – Le complément d’annexion) :
C’est le deuxième terme d’une construction d’annexion (إِضَافَة – Idafa). L’Idafa est une structure qui lie deux noms (ou plus) pour exprimer une relation de possession, de spécification, de matière, etc. Le premier terme est appelé المُضَاف (Al-Muḍāf) et le deuxième (et les suivants, le cas échéant) est le Muḍāf ilayhi. Le Muḍāf ilayhi est toujours majrūr.1
Le Muḍāf (premier terme) a des caractéristiques propres : il ne prend jamais l’article défini الـ (al-) ni le Tanwin. Son I’rab dépend de sa fonction dans la phrase (il peut être marfū’, mansūb, ou majrūr pour une autre raison).
Exemple : بَابُ البَيْتِ (Bāb-u al-bayt-i) – La porte de la maison.
(البَيْتِ est Muḍāf ilayhi majrūr et son signe de Jarr est la Kasra visible. بَابُ est Muḍāf; il est ici Mubtada’ marfū’ et son signe est la Dammah).
L’Idafa est une structure grammaticale centrale et omniprésente en arabe. Sa maîtrise, et en particulier la reconnaissance du cas Jarr pour le Muḍāf ilayhi, est indispensable. Pour les francophones, cette structure correspond souvent au « complément du nom introduit par ‘de' » (ex: le livre de l’étudiant → كِتَابُ الطَّالِبِ). Cependant, l’Idafa a des contraintes structurelles qui lui sont propres et qui n’ont pas d’équivalent direct en français, notamment l’absence d’article défini et de Tanwin sur le premier terme (Muḍāf). Par exemple, on ne dira pas البَابُ البَيْتِ ou بَابٌ البَيْتِ, mais bien بَابُ البَيْتِ. Comprendre ces règles formelles est aussi important que de saisir le concept de possession ou de spécification qu’elle véhicule.
4.4. Exemples concrets et analyses (إِعْرَاب) de phrases nominales et verbales simples.
Pour consolider la compréhension des cas des noms, voici quelques exemples d’analyses grammaticales (إِعْرَاب – I’rab) de phrases simples. L’analyse formelle suit généralement un schéma précis : identification du type de mot, de son état d’I’rab (ou de son caractère mabni), du signe de cet I’rab, et parfois de la raison de ce signe.2
- Exemple 1 : Phrase Nominale
الطَّالِبُ مُجْتَهِدٌ (Aṭ-ṭālibu mujtahidun) – L’étudiant est studieux.
- الطَّالِبُ (Aṭ-ṭālibu) : مُبْتَدَأٌ مَرْفُوعٌ وَعَلَامَةُ رَفْعِهِ الضَّمَّةُ الظَّاهِرَةُ عَلَى آخِرِهِ. (Mubtada’ [sujet de phrase nominale], marfū’ [au cas nominatif], et son signe de Raf’ est la Dammah apparente à sa fin).
- مُجْتَهِدٌ (mujtahidun) : خَبَرٌ مَرْفُوعٌ وَعَلَامَةُ رَفْعِهِ الضَّمَّةُ الظَّاهِرَةُ (أَوْ تَنْوِينُ الضَّمِّ) عَلَى آخِرِهِ. (Khabar [prédicat], marfū’ [au cas nominatif], et son signe de Raf’ est la Dammah apparente à sa fin).
- Exemple 2 : Phrase Verbale
يَكْتُبُ الوَلَدُ رِسَالَةً (Yaktubu l-waladu risālatan) – L’enfant écrit une lettre.
- يَكْتُبُ (Yaktubu) : فِعْلٌ مُضَارِعٌ مَرْفُوعٌ وَعَلَامَةُ رَفْعِهِ الضَّمَّةُ الظَّاهِرَةُ عَلَى آخِرِهِ. (Verbe au présent, marfū’ [au cas nominatif], et son signe de Raf’ est la Dammah apparente à sa fin).
- الوَلَدُ (Al-waladu) : فَاعِلٌ مَرْفُوعٌ وَعَلَامَةُ رَفْعِهِ الضَّمَّةُ الظَّاهِرَةُ عَلَى آخِرِهِ. (Fā’il [sujet du verbe], marfū’ [au cas nominatif], et son signe de Raf’ est la Dammah apparente à sa fin).
- رِسَالَةً (risālatan) : مَفْعُولٌ بِهِ مَنْصُوبٌ وَعَلَامَةُ نَصْبِهِ الفَتْحَةُ الظَّاهِرَةُ (أَوْ تَنْوِينُ الفَتْحِ) عَلَى آخِرِهِ. (Maf’ūl bihi [complément d’objet direct], mansūb [au cas accusatif], et son signe de Nasb est la Fathah apparente à sa fin).
- Exemple 3 : Phrase Verbale avec un nom au cas Génitif (Jarr)
ذَهَبَ المُعَلِّمُ إِلَى المَدْرَسَةِ (Dhahaba l-mu’allimu ilā l-madrasati) – L’enseignant est allé à l’école.
- ذَهَبَ (Dhahaba) : فِعْلٌ مَاضٍ مَبْنِيٌّ عَلَى الفَتْحِ الظَّاهِرِ عَلَى آخِرِهِ. (Verbe au passé, mabni [indéclinable], construit sur la Fathah apparente à sa fin).
- المُعَلِّمُ (Al-mu’allimu) : فَاعِلٌ مَرْفُوعٌ وَعَلَامَةُ رَفْعِهِ الضَّمَّةُ الظَّاهِرَةُ عَلَى آخِرِهِ. (Fā’il [sujet du verbe], marfū’ [au cas nominatif], et son signe de Raf’ est la Dammah apparente à sa fin).
- إِلَى (Ilā) : حَرْفُ جَرٍّ مَبْنِيٌّ عَلَى السُّكُونِ (المُقَدَّرِ عَلَى الأَلِفِ) لَا مَحَلَّ لَهُ مِنَ الإِعْرَابِ. (Préposition, mabni [indéclinable] sur le Sukūn [estimé sur l’Alif], n’a pas de position d’I’rab).
- المَدْرَسَةِ (Al-madrasati) : اِسْمٌ مَجْرُورٌ بِإِلَى وَعَلَامَةُ جَرِّهِ الكَسْرَةُ الظَّاهِرَةُ عَلَى آخِرِهِ. (Nom, majrūr [au cas génitif] par la préposition إِلَى, et son signe de Jarr est la Kasrah apparente à sa fin).
L’apprentissage du schéma formel de l’I’rab (identification du type de mot, de son état d’I’rab ou de sa construction, de son signe et de la cause de ce signe) est aussi important que la connaissance des règles elles-mêmes. Cela permet de verbaliser l’analyse de manière structurée et précise, une compétence que les francophones, souvent familiers avec l’analyse grammaticale dans leur propre langue, peuvent transposer et adapter à l’arabe.
Section 5: L’الإِعْرَابُ des Verbes (إِعْرَابُ الأَفْعَالِ)
L’I’rab ne concerne pas uniquement les noms ; les verbes, en particulier le verbe à l’aspect inaccompli (الفِعْلُ المُضَارِعُ), sont également sujets à des variations de terminaison en fonction des particules qui les précèdent ou de leur rôle dans la phrase. Les verbes à l’aspect accompli (المَاضِي) et à l’impératif (الأَمْرُ), quant à eux, sont généralement indéclinables (مَبْنِيّ).
5.1. Le Verbe au Présent (الفِعْلُ المُضَارِعُ) et ses états d’I’rab : Marfū’, Mansūb, Majzūm.
Le verbe au présent (الفِعْلُ المُضَارِعُ – Al-Fi’l al-Muḍāri’) est la principale forme verbale qui est déclinable (مُعْرَب), sauf dans deux cas spécifiques : lorsqu’il est directement rattaché au نُونُ النِّسْوَةِ (Nūn an-Niswa – le Noun du féminin pluriel, ex: يَكْتُبْنَ – elles écrivent) ou au نُونُ التَّوْكِيدِ (Nūn at-Tawkīd – le Noun d’emphase, ex: لَيَكْتُبَنَّ – il écrira certainement). Dans ces deux cas, il devient mabni (indéclinable).1
Autrement, le verbe Muḍāri’ peut se trouver dans l’un des trois états d’I’rab suivants :
- المُضَارِعُ المَرْفُوعُ (Al-Muḍāri’ al-Marfū’ – Le Présent au Nominatif) :
C’est l’état par défaut du verbe au présent, lorsqu’il n’est précédé d’aucune particule de Nasb (accusatif/subjonctif) ou de Jazm (jussif).
- Signe principal : La الضَّمَّة (Dammah) pour les verbes réguliers se terminant par une consonne saine. Exemple : يَذْهَبُ (yadhhabu) – il va.1
- Signe subsidiaire : ثُبُوتُ النُّونِ (thubūt an-Nūn – la présence du Noun final) pour les Cinq Verbes (الأَفْعَالُ الخَمْسَةُ). Exemple : يَذْهَبُونَ (yadhhabūna) – ils vont.
- المُضَارِعُ المَنْصُوبُ (Al-Muḍāri’ al-Mansūb – Le Présent à l’Accusatif/Subjonctif) :
Le verbe au présent passe à l’état Mansūb lorsqu’il est précédé d’une particule de Nasb (حَرْفُ نَصْبٍ), telles que أَنْ (an – que), لَنْ (lan – ne…jamais au futur), كَيْ (kay – afin que), إِذَنْ (idhan – alors), لِـ (li – pour que, préfixée).23
- Signe principal : La الفَتْحَة (Fathah) pour les verbes réguliers et ceux se terminant par Wāw ou Yā’. Exemple : لَنْ يَذْهَبَ (lan yadhhaba) – il n’ira pas. لَنْ يَدْعُوَ (lan yad’uwa) – il n’invoquera pas.
- Signe subsidiaire : حَذْفُ النُّونِ (ḥadhf an-Nūn – la suppression du Noun final) pour les Cinq Verbes. Exemple : لَنْ يَذْهَبُوا (lan yadhhabū) – ils n’iront pas.
- Pour les verbes se terminant par un Alif (ـَى), la Fathah est estimée (مُقَدَّرَة). Ex: لَنْ يَسْعَى (lan yas’ā).
- المُضَارِعُ المَجْزُومُ (Al-Muḍāri’ al-Majzūm – Le Présent au Jussif) :
Le verbe au présent passe à l’état Majzūm lorsqu’il est précédé d’une particule de Jazm (حَرْفُ جَزْمٍ), telles que لَمْ (lam – négation du passé), لَمَّا (lammā – pas encore), لا النَّاهِيَة (lā an-nāhiyah – interdiction « ne…pas! »), لَامُ الأَمْرِ (lām al-amr – impératif indirect « qu’il fasse… ») ou dans certaines constructions conditionnelles (avec إِنْ – si, مَنْ – qui, etc.).16
- Signe principal : Le السُّكُون (Sukūn) pour les verbes réguliers. Exemple : لَمْ يَذْهَبْ (lam yadhhab) – il n’est pas allé.
- Signes subsidiaires :
- حَذْفُ النُّونِ (ḥadhf an-Nūn) pour les Cinq Verbes. Exemple : لَمْ يَذْهَبُوا (lam yadhhabū) – ils ne sont pas allés.
- حَذْفُ حَرْفِ العِلَّةِ (ḥadhf ḥarf al-‘illah – suppression de la lettre faible finale) pour les verbes se terminant par une lettre faible (Alif, Wāw, Yā’). Exemple : لَمْ يَدْعُ (lam yad’u – pour لَمْ يَدْعُو) ; لَمْ يَرْمِ (lam yarmi – pour لَمْ يَرْمِي) ; لَمْ يَسْعَ (lam yas’a – pour لَمْ يَسْعَى).
Pour les apprenants francophones, il est utile de noter que les états Mansūb et Majzūm du verbe arabe Muḍāriʿ correspondent davantage à des « modes » verbaux français (comme le subjonctif, l’impératif, ou certaines formes de conditionnel ou de futur nié) qu’à des « cas » au sens où on l’entend pour les noms. Les particules de Nasb et de Jazm modifient le verbe pour exprimer des nuances de volonté, de possibilité, de futur, de négation passée, d’interdiction, de condition, etc. Ces nuances relèvent plus de la modalité et de la temporalité que des fonctions casuelles nominales (sujet, objet).
5.2. Les Verbes Indéclinables (المَبْنِيَّةُ) : Passé (المَاضِي) et Impératif (الأَمْرُ).
Contrairement au verbe au présent, le verbe au passé (الفِعْلُ المَاضِي) et le verbe à l’impératif (فِعْلُ الأَمْرِ) sont toujours indéclinables (مَبْنِيّ – mabni).1 Cela signifie que leur terminaison ne change pas en fonction des particules qui pourraient les précéder (comme c’est le cas pour le Muḍāri’ avec les particules de Nasb ou de Jazm). Cependant, leur forme varie en fonction du pronom sujet auquel ils sont conjugués. On dit qu’ils sont « construits » (مَبْنِيّ) sur une voyelle ou une absence de voyelle spécifique.
- الفِعْلُ المَاضِي (Al-Fi’l al-Māḍī – Le Verbe Passé) :
Il est toujours mabni. Les bases de sa construction sont 23 :
- مَبْنِيٌّ عَلَى الفَتْحِ (Mabni ‘alā l-Fath – Construit sur la Fatha) : C’est l’état de base (ex: كَتَبَ – il a écrit), ou lorsqu’il est suivi d’un Alif du duel (كَتَبَا – ils deux ont écrit) ou du Tā’ du féminin (كَتَبَتْ – elle a écrit).
- مَبْنِيٌّ عَلَى السُّكُونِ (Mabni ‘alā s-Sukūn – Construit sur le Sukūn) : Lorsqu’il est rattaché à un pronom suffixe sujet de type Tā’ al-Fā’il (تُ, تَ, تِ, تُمَا, تُمْ, تُنَّ – ex: كَتَبْتُ – j’ai écrit), Nā al-Fā’ilīn (نَا – ex: كَتَبْنَا – nous avons écrit), ou Nūn an-Niswa (نَ – ex: كَتَبْنَ – elles ont écrit).
- مَبْنِيٌّ عَلَى الضَّمِّ (Mabni ‘alā ḍ-Ḍamm – Construit sur la Dammah) : Lorsqu’il est rattaché au Wāw al-Jamā’ah (وَاوُ الجَمَاعَةِ – Wāw du pluriel masculin). Exemple : كَتَبُوا (katabū) – ils ont écrit.
- فِعْلُ الأَمْرِ (Fi’l al-Amr – Le Verbe Impératif) :
Il est également toujours mabni. Sa construction dépend de la forme du Muḍāri’ correspondant au cas Majzūm :
- مَبْنِيٌّ عَلَى السُّكُونِ (Mabni ‘alā s-Sukūn) : Si la dernière radicale du verbe est saine et qu’il n’est rattaché à aucun pronom suffixe indiquant le pluriel ou le duel, ou s’il est rattaché au Nūn an-Niswa. Exemple : اُكْتُبْ (uktub! – écris!); اُكْتُبْنَ (uktubna! – écrivez! [fém. pl.]).
- مَبْنِيٌّ عَلَى الفَتْحِ (Mabni ‘alā l-Fath) : S’il est rattaché au Nūn at-Tawkīd (Noun d’emphase). Exemple : اُكْتُبَنَّ (uktubanna! – écris donc!).
- مَبْنِيٌّ عَلَى حَذْفِ حَرْفِ العِلَّةِ (Mabni ‘alā ḥadhf ḥarf al-‘illah – Construit sur la suppression de la lettre faible) : Si la dernière radicale du verbe est une lettre faible (و, ي, ا). Exemple : اُدْعُ (ud’u! – appelle/invite! [pour اُدْعُو]); اِرْمِ (irmi! – jette! [pour اِرْمِي]); اِسْعَ (is’a! – efforce-toi! [pour اِسْعَى]).23
- مَبْنِيٌّ عَلَى حَذْفِ النُّونِ (Mabni ‘alā ḥadhf an-Nūn – Construit sur la suppression du Noun) : S’il est conjugué pour la deuxième personne du féminin singulier (أَنْتِ), le duel (أَنْتُمَا), ou le masculin pluriel (أَنْتُمْ) (correspondant aux formes des Cinq Verbes). Exemple : اُكْتُبِي (uktubī! – écris! [fém. sing.]); اُكْتُبَا (uktubā! – écrivez! [duel]); اُكْتُبُوا (uktubū! – écrivez! [masc. pl.]).
Pour un francophone, le terme « indéclinable » (mabni) appliqué à des verbes qui se conjuguent (comme le passé et l’impératif qui changent de forme selon le sujet) peut sembler contradictoire. Il est crucial de clarifier que mabni signifie ici que la terminaison du verbe ne change pas à cause de facteurs d’I’rab externes (comme les particules de Nasb ou de Jazm qui affectent le Muḍāri’). La forme du verbe mabni change effectivement pour marquer le sujet (c’est la conjugaison), mais la base sur laquelle il est « construit » (Fatha, Sukūn, Damma pour le passé, par exemple) est fixe pour une combinaison donnée de verbe et de sujet, indépendamment de sa position dans la phrase.
5.3. Exemples concrets et analyses (إِعْرَاب) de phrases verbales simples.
Voici des exemples d’analyses grammaticales (I’rab) de phrases mettant en lumière l’I’rab des verbes :
- Exemple 1 : Verbe au Présent Nominatif (Muḍāri’ Marfū’)
الطُّلَّابُ يَدْرُسُونَ اللُّغَةَ العَرَبِيَّةَ. (Aṭ-ṭullābu yadrusūna l-lughata l-‘arabiyyata) – Les étudiants étudient la langue arabe.
- الطُّلَّابُ (Aṭ-ṭullābu) : مُبْتَدَأٌ مَرْفُوعٌ وَعَلَامَةُ رَفْعِهِ الضَّمَّةُ الظَّاهِرَةُ.
- يَدْرُسُونَ (yadrusūna) : فِعْلٌ مُضَارِعٌ مَرْفُوعٌ وَعَلَامَةُ رَفْعِهِ ثُبُوتُ النُّونِ لِأَنَّهُ مِنَ الأَفْعَالِ الخَمْسَةِ، وَوَاوُ الجَمَاعَةِ ضَمِيرٌ مُتَّصِلٌ مَبْنِيٌّ فِي مَحَلِّ رَفْعٍ فَاعِلٌ. (Verbe au présent, marfū’, signe de Raf’ : présence du Nūn car il fait partie des Cinq Verbes ; le Wāw de la communauté est un pronom attaché, mabni, en position de Raf’ en tant que Fā’il [sujet]).
- اللُّغَةَ (Al-lughata) : مَفْعُولٌ بِهِ مَنْصُوبٌ وَعَلَامَةُ نَصْبِهِ الفَتْحَةُ الظَّاهِرَةُ.
- العَرَبِيَّةَ (Al-‘arabiyyata) : نَعْتٌ (صِفَةٌ) مَنْصُوبٌ وَعَلَامَةُ نَصْبِهِ الفَتْحَةُ الظَّاهِرَةُ. (Adjectif, mansūb).
- Exemple 2 : Verbe au Présent Accusatif/Subjonctif (Muḍāri’ Mansūb)
لَنْ أُهْمِلَ وَاجِبَاتِي. (Lan uhmila wājibātī) – Je ne négligerai pas mes devoirs.
- لَنْ (Lan) : حَرْفُ نَصْبٍ وَنَفْيٍ وَاسْتِقْبَالٍ مَبْنِيٌّ عَلَى السُّكُونِ لَا مَحَلَّ لَهُ مِنَ الإِعْرَابِ. (Particule de Nasb, de négation et de futur, mabni sur le Sukūn, pas de position d’I’rab).
- أُهْمِلَ (uhmila) : فِعْلٌ مُضَارِعٌ مَنْصُوبٌ بِلَنْ وَعَلَامَةُ نَصْبِهِ الفَتْحَةُ الظَّاهِرَةُ، وَالفَاعِلُ ضَمِيرٌ مُسْتَتِرٌ وُجُوبًا تَقْدِيرُهُ أَنَا. (Verbe au présent, mansūb par « lan », signe de Nasb : Fathah apparente ; le Fā’il [sujet] est un pronom caché [mustatir] obligatoirement, estimé être « أَنَا » [je]).
- وَاجِبَاتِـ (wājibāt-i) : مَفْعُولٌ بِهِ مَنْصُوبٌ وَعَلَامَةُ نَصْبِهِ الكَسْرَةُ نِيَابَةً عَنِ الفَتْحَةِ لِأَنَّهُ جَمْعُ مُؤَنَّثٍ سَالِمٌ، وَهُوَ مُضَافٌ. (Maf’ūl bihi, mansūb, signe de Nasb : Kasrah à la place de la Fathah car c’est un pluriel féminin sain ; et il est Muḍāf).
- ـي (-ī) : ضَمِيرٌ مُتَّصِلٌ مَبْنِيٌّ فِي مَحَلِّ جَرٍّ مُضَافٌ إِلَيْهِ. (Pronom attaché, mabni, en position de Jarr en tant que Muḍāf ilayhi).
- Exemple 3 : Verbe au Passé Indéclinable (Māḍī Mabni)
فَهِمَتِ الطَّالِبَةُ الدَّرْسَ. (Fahimati ṭ-ṭālibatu d-darsa) – L’étudiante a compris la leçon.
- فَهِمَتِ (Fahimat-i) : فَهِمَ: فِعْلٌ مَاضٍ مَبْنِيٌّ عَلَى الفَتْحِ الظَّاهِرِ. وَالتَّاءُ: تَاءُ التَّأْنِيثِ السَّاكِنَةُ حَرْفٌ مَبْنِيٌّ عَلَى السُّكُونِ لَا مَحَلَّ لَهُ مِنَ الإِعْرَابِ، حُرِّكَتْ بِالكَسْرِ لِالْتِقَاءِ السَّاكِنَيْنِ. (Fahima : verbe au passé, mabni sur la Fathah apparente. Le Tā’ est le Tā’ du féminin, normalement sākinah, mabni sur le Sukūn, pas de position d’I’rab ; il a été vocalisé avec une Kasrah pour éviter la rencontre de deux Sukūn [avec le لْ de الطَّالِبَةُ]).
- الطَّالِبَةُ (Aṭ-ṭālibatu) : فَاعِلٌ مَرْفُوعٌ وَعَلَامَةُ رَفْعِهِ الضَّمَّةُ الظَّاهِرَةُ.
- الدَّرْسَ (Ad-darsa) : مَفْعُولٌ بِهِ مَنْصُوبٌ وَعَلَامَةُ نَصْبِهِ الفَتْحَةُ الظَّاهِرَةُ.
Un aspect clé de l’I’rab des verbes, souvent nouveau pour les francophones, est l’analyse du sujet (الفَاعِل – Al-Fā’il). Celui-ci peut être un nom apparent (comme الطَّالِبَةُ ci-dessus), un pronom attaché au verbe (ضَمِيرٌ مُتَّصِلٌ – ḍamīr muttaṣil), comme le و dans يَدْرُسُونَ, ou un pronom « caché » ou « sous-entendu » (ضَمِيرٌ مُسْتَتِرٌ – ḍamīr mustatir), comme dans أُهْمِلَ où le sujet « je » (أَنَا) est implicite.23 En français, les pronoms sujets sont généralement explicites et détachés du verbe (« il écrit », « tu écris »). En arabe, le sujet est fréquemment intégré morphologiquement au verbe ou est déduit du contexte et de la forme verbale. Comprendre cette particularité est essentiel pour une analyse correcte.
Section 6: Les Mots Indéclinables (المَبْنِيَّاتُ) – Stabilité dans la Langue Arabe
Comme mentionné précédemment (Section 1.3), une part significative des mots en arabe est indéclinable (مَبْنِيّ – mabni). Leur terminaison reste fixe, quelle que soit leur fonction grammaticale dans la phrase. Il est crucial de savoir identifier ces mots, car ils ne subissent pas les variations de l’I’rab. Cependant, beaucoup d’entre eux occupent une « position d’I’rab » (مَحَلٌّ مِنَ الإِعْرَابِ), c’est-à-dire qu’ils remplissent une fonction qui, si elle était tenue par un mot déclinable, exigerait un cas spécifique.
6.1. Les Particules (الحُرُوفُ) : Toutes indéclinables.
Toutes les particules (الحُرُوفُ – Al-Ḥurūf) en arabe sont indéclinables (mabniyyah).1 Cela inclut :
- Les prépositions (حُرُوفُ الجَرِّ) : ex. فِي (dans), مِنْ (de), إِلَى (vers), عَلَى (sur), البَاءُ (بِـ – avec), اللَّامُ (لِـ – pour).
- Les conjonctions de coordination (حُرُوفُ العَطْفِ) : ex. وَ (et), فَـ (donc, puis), ثُمَّ (ensuite).
- Les particules de Nasb qui précèdent le verbe au présent : ex. أَنْ (que), لَنْ (ne…jamais au futur), كَيْ (afin que).
- Les particules de Jazm qui précèdent le verbe au présent : ex. لَمْ (ne…pas au passé), لَا النَّاهِيَة (ne…pas! – interdiction).
- Les particules d’interrogation (حُرُوفُ الاِسْتِفْهَامِ) : ex. هَلْ (est-ce que), أَ (est-ce que).
- Les particules d’emphase comme إِنَّ (certes) et ses « sœurs ».
Les particules sont dites « مَبْنِيَّةٌ لَا مَحَلَّ لَهَا مِنَ الإِعْرَابِ » (mabniyyah, lā maḥalla lahā min al-i’rāb), ce qui signifie qu’elles sont indéclinables et n’ont pas elles-mêmes de fonction casuelle dans la phrase.2 Cependant, beaucoup d’entre elles sont des « agents » (عَوَامِل) qui influencent ou causent l’I’rab des noms ou des verbes qui les suivent. Par exemple, une préposition (حَرْفُ جَرٍّ) comme فِي est mabniyyah ‘alā s-sukūn (construite sur le Sukūn), mais elle rend le nom qui la suit majrūr (au cas génitif). De même, une particule de Nasb comme لَنْ est mabniyyah ‘alā s-sukūn, mais elle rend le verbe Muḍāri’ qui la suit manṣūb (au cas accusatif/subjonctif). Cette double nature – être fixe en soi tout en étant un agent de variation pour d’autres mots – est un concept clé à saisir. Chaque particule est construite sur une voyelle finale spécifique (ou un Sukūn) qu’il convient d’apprendre (ex: مِنْ est mabni ‘alā s-sukūn, لِـ est mabni ‘alā l-kasr).
6.2. Les Pronoms (الضَّمَائِرُ).
Tous les pronoms (الضَّمَائِرُ – Aḍ-Ḍamā’ir) en arabe sont indéclinables (mabni).1 Cela inclut :
- Les pronoms détachés (الضَّمَائِرُ المُنْفَصِلَةُ) : هُوَ (il), هِيَ (elle), أَنْتَ (tu, masc.), أَنَا (je), نَحْنُ (nous), etc.
- Les pronoms attachés (الضَّمَائِرُ المُتَّصِلَةُ) : ـهُ (le/son), ـهَا (la/sa), ـكَ (te/ton), ـِي (me/mon), ـنَا (nous/notre), etc. Ces pronoms peuvent s’attacher à des noms (ex: كِتَابُهُ – son livre), des verbes (ex: ضَرَبَهُ – il l’a frappé), ou des particules (ex: لَهُ – à lui).
- Les pronoms cachés ou sous-entendus (الضَّمَائِرُ المُسْتَتِرَةُ) : ce sont les sujets implicites de certains verbes, comme dans يَكْتُبُ (il écrit), où le sujet « il » (هُوَ) est mustatir.
Bien qu’ils soient mabni, les pronoms ont une « position d’I’rab » (مَحَلٌّ مِنَ الإِعْرَابِ). Cela signifie qu’ils occupent une fonction grammaticale qui, si elle était tenue par un nom déclinable, serait à un cas spécifique :
- En position de Raf’ (فِي مَحَلِّ رَفْعٍ) : typiquement comme sujet (Mubtada’ ou Fā’il). Ex: هُوَ طَالِبٌ (Huwa ṭālibun) – Il est étudiant. (هُوَ est mabni ‘alā l-fatḥ fī maḥalli raf’in mubtada’). Dans ضَرَبْتُ (ḍarabtu – j’ai frappé), le ـتُ est mabni ‘alā ḍ-ḍamm fī maḥalli raf’in fā’il.
- En position de Nasb (فِي مَحَلِّ نَصْبٍ) : typiquement comme complément d’objet direct (Maf’ūl bihi). Ex: رَأَيْتُهُ (Ra’aytuhu) – Je l’ai vu. (ـهُ est mabni ‘alā ḍ-ḍamm fī maḥalli naṣbin maf’ūl bihi).
- En position de Jarr (فِي مَحَلِّ جَرٍّ) : après une préposition ou comme Muḍāf ilayhi (complément d’annexion). Ex: مَرَرْتُ بِهِ (Marartu bihi) – Je suis passé par lui. (ـهِ est mabni ‘alā l-kasr fī maḥalli jarrin bi-l-bā’). كِتَابُكَ (Kitābuka) – Ton livre. (ـكَ est mabni ‘alā l-fatḥ fī maḥalli jarrin muḍāf ilayhi).
Le concept de مَحَلٌّ مِنَ الإِعْرَابِ (position d’I’rab) est particulièrement important pour les mots mabni.17 Bien que leur forme écrite et orale soit fixe, ils remplissent une fonction grammaticale qui aurait un certain cas (Raf’, Nasb, ou Jarr) si le mot à cette position était mu’rab. C’est une abstraction nécessaire pour une analyse grammaticale complète et cohérente. L’apprenant francophone doit comprendre qu’on attribue une « valeur casuelle positionnelle » à ces mots dont la forme est invariable.
6.3. Les Noms Démonstratifs (أَسْمَاءُ الإِشَارَةِ) et Relatifs (الأَسْمَاءُ المَوْصُولَةُ) (avec exceptions).
Les noms démonstratifs (أَسْمَاءُ الإِشَارَةِ – Asmā’ al-Ishārah), comme هَذَا (ceci, masc. sing.), هَذِهِ (ceci, fém. sing.), ذَلِكَ (cela, masc. sing.), تِلْكَ (cela, fém. sing.), هَؤُلَاءِ (ceux-ci/celles-ci), et les noms relatifs (الأَسْمَاءُ المَوْصُولَةُ – Al-Asmā’ al-Mawṣūlah), comme الَّذِي (celui qui), الَّتِي (celle qui), الَّذِينَ (ceux qui), sont généralement mabni (indéclinables).1
Exemples :
- هَذَا كِتَابٌ (Hādhā kitābun) – Ceci est un livre. (هَذَا est mabni ‘alā s-sukūn fī maḥalli raf’in mubtada’).
- جَاءَ الَّذِي أُحِبُّهُ (Jā’a alladhī uḥibbuhu) – Celui que j’aime est venu. (الَّذِي est mabni ‘alā s-sukūn fī maḥalli raf’in fā’il).
Exception importante : Au duel, les noms démonstratifs et les noms relatifs sont mu’rab (déclinables) et suivent les règles d’I’rab du duel (المُثَنَّى) vues précédemment (Section 3.1).1
- Démonstratifs au duel :
- Nominatif (Raf’) : هَذَانِ (hādhāni – ces deux-ci, masc.), هَاتَانِ (hātāni – ces deux-ci, fém.).
- Accusatif (Nasb) / Génitif (Jarr) : هَذَيْنِ (hādhayni – ces deux-ci, masc.), هَاتَيْنِ (hātayni – ces deux-ci, fém.).
- Relatifs au duel :
- Nominatif (Raf’) : اللَّذَانِ (alladhāni – les deux qui, masc.), اللَّتَانِ (allatāni – les deux qui, fém.).
- Accusatif (Nasb) / Génitif (Jarr) : اللَّذَيْنِ (alladhayni – les deux qui, masc.), اللَّتَيْنِ (allatayni – les deux qui, fém.).
Comme les autres mots mabni, les démonstratifs et relatifs au singulier et au pluriel ont une « position d’I’rab » (مَحَلٌّ مِنَ الإِعْرَابِ).
Cette exception du duel pour les démonstratifs et les relatifs illustre que la frontière entre les mots mu’rab et mabni n’est pas toujours rigide. Elle peut dépendre de la forme spécifique du mot (singulier/pluriel versus duel). L’apprenant doit donc non seulement identifier la catégorie générale du mot (par exemple, « nom démonstratif »), mais aussi sa forme numérique (duel ou non) pour déterminer correctement s’il est mu’rab ou mabni et appliquer les règles d’I’rab appropriées.
6.4. Tableau Récapitulatif : Catégories de Mots Mu’rab (Déclinables) vs. Mabni (Indéclinables).
Pour une vision claire et structurée des catégories de mots qui sont généralement déclinables (مُعْرَب) et celles qui sont indéclinables (مَبْنِي), le tableau suivant est essentiel. Il sert de guide pour la première étape de toute analyse d’I’rab : déterminer si un mot est sujet à variation casuelle ou non.
Catégorie Grammaticale | Statut Principal | Exemples Mu’rab (Déclinables) | Exemples Mabni (Indéclinables) | Notes / Exceptions |
Noms (الأَسْمَاءُ) | Généralement Mu’rab | كِتَابٌ (livre), طَالِبٌ (étudiant), شَجَرَةٌ (arbre) | Tous les Pronoms (الضَّمَائِرُ) : هُوَ، أَنْتَ، ـكَ، ـهُ <br> La plupart des Noms Démonstratifs (أَسْمَاءُ الإِشَارَةِ) : هَذَا، هَذِهِ، أُولَئِكَ <br> La plupart des Noms Relatifs (الأَسْمَاءُ المَوْصُولَةُ) : الَّذِي، الَّتِي، الَّذِينَ <br> Noms Interrogatifs (أَسْمَاءُ الاِسْتِفْهَامِ) : مَنْ، مَا، كَيْفَ <br> Noms Conditionnels (أَسْمَاءُ الشَّرْطِ) : مَنْ، مَا، مَتَى <br> Certains Adverbes de lieu/temps (بَعْضُ الظُّرُوفِ) : حَيْثُ، الآنَ <br> Noms composés (الأعداد المركبة من 11 إلى 19 ما عدا 12) : أَحَدَ عَشَرَ | Le duel des noms démonstratifs (هَذَانِ/هَذَيْنِ) et relatifs (اللَّذَانِ/اللَّذَيْنِ) est Mu’rab. <br> Certains noms propres (المَمْنُوعُ مِنَ الصَّرْفِ – diptotes) ont une déclinaison restreinte (pas de tanwin, Fatha au génitif). <br> Le nombre اثْنَا عَشَرَ / اثْنَتَا عَشْرَةَ (douze) est partiellement Mu’rab. |
Verbes (الأَفْعَالُ) | Variable selon le type et la forme | Le Verbe au Présent (الفِعْلُ المُضَارِعُ) non attaché aux Nouns d’emphase ou du féminin pluriel : يَكْتُبُ، يَدْرُسَانِ | Le Verbe au Passé (الفِعْلُ المَاضِي) : كَتَبَ، دَرَسُوا <br> Le Verbe à l’Impératif (فِعْلُ الأَمْرِ) : اُكْتُبْ، اِدْرُسِي <br> Le Verbe au Présent (الفِعْلُ المُضَارِعُ) attaché directement au Noun du féminin pluriel (نُونُ النِّسْوَةِ) : يَكْتُبْنَ ; ou au Noun d’emphase (نُونُ التَّوْكِيدِ) : لَيَكْتُبَنَّ | Le verbe au présent (Muḍāri’) est la seule forme verbale qui est majoritairement Mu’rab. |
Particules (الحُرُوفُ) | Toujours Mabni | – (Aucune particule n’est Mu’rab) | Toutes les Particules : <br> Prépositions (حُرُوفُ الجَرِّ) : فِي، مِنْ، إِلَى <br> Conjonctions (حُرُوفُ العَطْفِ) : وَ، أَوْ، ثُمَّ <br> Particules de Nasb/Jazm : لَنْ، لَمْ <br> Particules d’interrogation : هَلْ، أَ <br> Etc. | Les particules n’ont pas de maḥall min al-i’rāb (position d’I’rab) en elles-mêmes, mais elles influencent l’I’rab des mots qui les suivent. |
Sources ayant inspiré ce tableau : 1
Ce tableau offre une classification claire, met en contraste les mots mu’rab et mabni, fournit des exemples concrets et intègre les exceptions notables. Savoir si un mot est mu’rab ou mabni est la première étape cruciale de toute analyse d’I’rab, car elle dicte si l’on doit chercher une marque casuelle variable ou identifier la base de construction fixe du mot et sa position fonctionnelle dans la phrase.
Section 7: Application Pratique – Exercices et Corrigés pour Maîtriser l’الإِعْرَابُ
La théorie de l’I’rab, bien que fascinante, ne prend tout son sens qu’à travers une application pratique rigoureuse. Cette section propose une série d’exercices progressifs, conçus pour les apprenants francophones, afin de consolider les connaissances acquises et de développer une aisance dans l’analyse grammaticale arabe. Les types d’exercices s’inspirent de méthodes éprouvées, notamment celles évoquées dans l’enseignement d’Al-Ajroumiya 25 et les typologies d’exercices grammaticaux.26 Chaque exercice sera accompagné de son corrigé détaillé et expliqué.
7.1. Exercices d’identification des cas et des signes.
Ces exercices visent à familiariser l’apprenant avec la reconnaissance des différents états d’I’rab (Raf’, Nasb, Jarr pour les noms ; Raf’, Nasb, Jazm pour les verbes au présent) et des signes (حَرَكَات ou حُرُوف) qui les marquent.
Type d’exercice : Des phrases courtes en arabe sont fournies. L’apprenant doit identifier le cas et le signe d’I’rab des mots soulignés ou spécifiés.
Exemple d’exercice 1 :
Dans les phrases suivantes, identifiez l’état d’I’rab et le signe d’I’rab pour chaque mot souligné :
- الطَّالِبُ مُجْتَهِدٌ
- قَرَأَ مُحَمَّدٌ الكِتَابَ
- الكُرَةُ فِي الصُّنْدُوقِ
- لَمْ يَفْهَمِ الوَلَدُ الدَّرْسَ (Attention à la liaison : يَفْهَمِ الوَلَدُ)
- جَاءَ المُعَلِّمُونَ
- رَأَيْتُ الطَّالِبَاتِ فِي الفَصْلِ
Corrigé de l’exemple 1 (avec explication simplifiée) :
- مُجْتَهِدٌ : État : الرَّفْعُ (Nominatif) ; Signe : تَنْوِينُ الضَّمِّ (Tanwin Damm) – (Khabar).
- الكِتَابَ : État : النَّصْبُ (Accusatif) ; Signe : الفَتْحَةُ (Fathah) – (Maf’ūl bihi).
- فِي الصُّنْدُوقِ :
- فِي : حَرْفُ جَرٍّ مَبْنِيٌّ (Particule indéclinable).
- الصُّنْدُوقِ : État : الجَرُّ (Génitif) ; Signe : الكَسْرَةُ (Kasrah) – (Ism majrūr bi-fī).
- لَمْ يَفْهَمِ :
- لَمْ : حَرْفُ جَزْمٍ مَبْنِيٌّ (Particule indéclinable).
- يَفْهَمِ (originellement يَفْهَمْ) : État : الجَزْمُ (Jussif) ; Signe : السُّكُونُ (Sukūn), mais vocalisé avec une Kasrah (ـِ) pour la liaison avec l’article الـ suivant (لِالْتِقَاءِ السَّاكِنَيْنِ).
- المُعَلِّمُونَ : État : الرَّفْعُ (Nominatif) ; Signe : الوَاوُ (Wāw) – (Fā’il, pluriel masculin sain).
- الطَّالِبَاتِ : État : النَّصْبُ (Accusatif) ; Signe : الكَسْرَةُ (Kasrah) – (Maf’ūl bihi, pluriel féminin sain, signe subsidiaire pour le Nasb).
7.2. Exercices d’analyse grammaticale (إِعْرَاب) de phrases.
Ces exercices demandent une analyse plus complète, mot par mot, en appliquant la terminologie de l’I’rab. La complexité des phrases augmentera progressivement. L’objectif est de suivre la méthodologie d’analyse : type de mot, état d’I’rab/construction, signe, et cause/fonction.2
Exemple d’exercice 2 :
Faites l’I’rab complet (الإِعْرَابُ المُفَصَّلُ) des phrases suivantes :
- البَيْتُ جَمِيلٌ.
- يَشْرَبُ الطِّفْلُ الحَلِيبَ.
- سَافَرَ أَخُوكَ إِلَى مَدِينَةٍ بَعِيدَةٍ.
Corrigé de l’exemple 2 (extrait pour la première phrase) :
- البَيْتُ جَمِيلٌ. (Al-baytu jamīlun – La maison est belle)
- البَيْتُ : مُبْتَدَأٌ مَرْفُوعٌ وَعَلَامَةُ رَفْعِهِ الضَّمَّةُ الظَّاهِرَةُ عَلَى آخِرِهِ.
- جَمِيلٌ : خَبَرٌ مَرْفُوعٌ وَعَلَامَةُ رَفْعِهِ تَنْوِينُ الضَّمِّ الظَّاهِرُ عَلَى آخِرِهِ.
7.3. Exercices à trous et de transformation.
Ces exercices testent la capacité de l’apprenant à appliquer activement les règles de l’I’rab.
- Type (à trous) : L’apprenant doit choisir la forme correcte d’un mot parmi plusieurs options pour compléter une phrase, ou écrire la voyelle finale correcte.26
Exemple d’exercice 3.1 : Choisissez la forme correcte du mot entre parenthèses.
- ذَهَبَ (الطَّالِبُ / الطَّالِبَ / الطَّالِبِ) إِلَى المَكْتَبَةِ.
- قَرَأْتُ (كِتَابٌ / كِتَابًا / كِتَابٍ) مُفِيدًا.
- هَذِهِ سَيَّارَةُ (المُدِيرُ / المُدِيرَ / المُدِيرِ).
- Type (transformation) : L’apprenant doit transformer une phrase (ex: du singulier au duel ou pluriel, d’une phrase nominale à une phrase verbale, ou vice-versa) en s’assurant que l’I’rab de tous les mots concernés est correct.26
Exemple d’exercice 3.2 : Transformez la phrase suivante au duel, puis au pluriel masculin sain, en faisant les changements nécessaires pour l’I’rab.
Phrase originale : المُهَنْدِسُ بَارِعٌ. (L’ingénieur est compétent).
Corrigé de l’exemple 3.1 (extrait) :
- ذَهَبَ الطَّالِبُ إِلَى المَكْتَبَةِ. (Car الطَّالِبُ est Fā’il, donc Marfū’).
Corrigé de l’exemple 3.2 (extrait) :
- Duel : المُهَنْدِسَانِ بَارِعَانِ.
- Pluriel Masculin Sain : المُهَنْدِسُونَ بَارِعُونَ.
7.4. Corrigés détaillés avec explications.
Tous les exercices doivent impérativement être accompagnés de corrigés complets. Ces corrigés ne doivent pas se contenter de donner la bonne réponse, mais doivent expliquer pourquoi cette réponse est correcte, en se référant explicitement aux règles grammaticales vues dans le cours.28 Par exemple, pour un mot au cas Raf’, le corrigé précisera sa fonction (Mubtada’, Khabar, Fā’il) et le signe de Raf’ utilisé. Cette approche transforme le corrigé en un outil d’apprentissage à part entière, permettant à l’apprenant de comprendre ses erreurs et de renforcer sa maîtrise des concepts, comme souligné par l’importance de la correction immédiate et des explications dans les méthodes d’apprentissage efficaces.25
La progression des exercices est clé : commencer par des tâches d’identification simples (reconnaître une Dammah comme signe de Raf’) avant de passer à des analyses complètes (I’rab détaillé) ou à des tâches de production (transformation, complétion) est pédagogiquement plus pertinent et respecte les étapes naturelles d’acquisition d’une compétence complexe comme l’I’rab.28
Section 8: Erreurs Courantes des Francophones en الإِعْرَابُ et Comment les Éviter
L’apprentissage de l’I’rab par des francophones est souvent parsemé d’erreurs typiques, dues en grande partie aux différences structurelles entre l’arabe et le français. Identifier ces erreurs courantes est la première étape pour les surmonter. Cette section met en lumière les pièges les plus fréquents et propose des stratégies pour les éviter.
8.1. Confusion des cas et de leurs fonctions (par rapport au français).
Les apprenants francophones, habitués à un système où l’ordre des mots et les prépositions jouent un rôle prépondérant dans la détermination des fonctions grammaticales, peuvent avoir du mal à attribuer correctement les cas arabes (Raf’, Nasb, Jarr).30
- Erreur fréquente : Difficulté à distinguer quand utiliser le Raf’, le Nasb ou le Jarr parce que les marqueurs français sont différents. Par exemple, la tendance à ne pas marquer le Khabar (prédicat) comme étant Marfū’ (au nominatif), car l’attribut du sujet en français n’a pas de marque casuelle distincte de celle du sujet.
- Cause : Interférence de la langue maternelle (L1) où la fonction n’est pas marquée par une désinence casuelle sur le nom lui-même de manière aussi systématique.
- Solution :
- Pratique ciblée sur les fonctions spécifiques de chaque cas en arabe (Raf’ pour le sujet et le prédicat de la phrase nominale, le sujet du verbe ; Nasb pour l’objet direct principal ; Jarr après une préposition ou comme second terme d’une annexion).
- Utilisation de phrases comparatives simples en arabe et en français pour illustrer comment une même fonction (ex: sujet) est marquée différemment.
- Mémorisation des contextes d’apparition de chaque cas.
8.2. Difficultés avec les signes d’I’rab (estimés, par lettres).
Au-delà des voyelles casuelles de base, les signes subsidiaires de l’I’rab (par les lettres pour le duel, les pluriels, les Cinq Noms) et l’I’rab estimé (muqaddar) posent souvent problème.30
- Erreur fréquente :
- Oubli ou mauvaise application des terminaisons en lettres (ـَانِ/ـَيْنِ pour le duel, ـُونَ/ـِينَ pour le pluriel masculin sain, ـو/ـا/ـي pour les Cinq Noms).
- Difficulté à identifier l’I’rab muqaddar (estimé) parce que la voyelle casuelle attendue n’est pas visible, menant à une absence de reconnaissance du cas ou à une erreur d’analyse.
- Cause : Complexité inhérente à ces formes spéciales qui dérogent à la règle générale des voyelles brèves. L’invisibilité de la marque dans l’I’rab estimé peut être déconcertante.
- Solution :
- Utilisation intensive des tableaux récapitulatifs clairs (comme celui de la section 3.3) qui listent tous les signes, y compris subsidiaires et estimés.
- Exercices de mémorisation ciblés sur ces formes spécifiques (duel, pluriels, Cinq Noms, mots se terminant par Alif, Yā’, Wāw).
- Entraînement à la reconnaissance des contextes où l’I’rab est estimé (ex: mots terminés par Alif, ou par Yā’/Wāw au Raf’/Jarr).
8.3. Omission ou mauvaise utilisation des terminaisons.
Une erreur fondamentale est de sous-estimer l’importance des terminaisons casuelles.
- Erreur fréquente :
- Tendance à omettre complètement les voyelles finales, en particulier dans la production orale ou écrite non vocalisée, pensant qu’elles ne sont pas cruciales pour le sens.31 Cette perception peut être renforcée par l’exposition aux dialectes arabes où l’I’rab est largement absent, ou par une lecture précoce de textes non vocalisés sans une base solide en grammaire.
- Utilisation incorrecte du Tanwin (doublement de la voyelle finale), souvent par confusion entre l’état défini (avec l’article الـ) et l’état indéfini (qui requiert le Tanwin).4
- Cause : Manque de conscience de l’importance cruciale des désinences casuelles pour la structure et le sens en arabe standard. Difficulté à gérer la distinction défini/indéfini et son impact sur la terminaison.
- Solution :
- Insister dès le début de l’apprentissage sur l’importance capitale des voyelles finales (et des autres signes d’I’rab) pour la grammaire de l’arabe standard.
- Exercices spécifiques sur la différence entre les noms définis (avec الـ, sans Tanwin) et indéfinis (sans الـ, avec Tanwin), et sur l’application correcte du Tanwin selon le cas (ـٌ, ـً, ـٍ).
- Encourager la lecture à voix haute de textes vocalisés pour internaliser les sons des terminaisons.
8.4. Problèmes avec la phrase nominale (absence de « être »).
La structure de la phrase nominale arabe (المُبْتَدَأُ وَالخَبَرُ) sans verbe « être » au présent est une source majeure de confusion pour les francophones.11
- Erreur fréquente :
- Tendance à vouloir insérer un équivalent du verbe « être » (comme كَانَ) dans les phrases nominales simples au présent. Par exemple, dire البَيْتُ يَكُونُ كَبِيرٌ au lieu de البَيْتُ كَبِيرٌ.
- Difficulté à identifier correctement le Mubtada’ (sujet) et le Khabar (prédicat) et, par conséquent, à les mettre tous les deux au cas Raf’ (nominatif).
- Cause : Interférence directe de la structure de la phrase attributive française qui requiert systématiquement un verbe copule (« être », « paraître », etc.).
- Solution :
- Explication claire et répétée de la structure de la phrase nominale arabe : Sujet (Mubtada’ – marfū’) + Prédicat (Khabar – généralement marfū’).
- Fournir de nombreux exemples de phrases nominales simples et variées.
- Proposer des exercices de construction de phrases nominales à partir d’éléments donnés, et des exercices de traduction du français vers l’arabe en veillant à omettre le verbe « être » lorsque c’est approprié.
8.5. Tableau des Erreurs Fréquentes : Erreur, Correction, Explication.
Le tableau suivant synthétise certaines des erreurs les plus typiques commises par les apprenants francophones concernant l’I’rab, avec leurs corrections et des explications pédagogiques. Ce type de tableau est extrêmement précieux car il permet une prévention proactive des difficultés, aide au diagnostic des erreurs, et renforce la compréhension des règles par une approche contrastive.
Erreur Typique du Francophone | Exemple d’Erreur (Incorrect) | Correction (Correct) | Explication Pédagogique (Cause & Règle) |
Insertion superflue de « être » (كَانَ) dans une phrase nominale au présent. | البَيْتُ يَكُونُ كَبِيرٌ. (Al-baytu yakūnu kabīrun.) | البَيْتُ كَبِيرٌ. (Al-baytu kabīrun.) | Cause: Interférence de la L1 (français) où le verbe « être » est obligatoire. <br> Règle: En arabe, la phrase nominale simple au présent n’utilise généralement pas le verbe كَانَ. Le lien entre le sujet (Mubtada’) et le prédicat (Khabar) est marqué par leur cas Raf’ et leur juxtaposition.11 |
Confusion des signes de cas (ex: Fatha pour un Mubtada’ au Raf’). | الطَّالِبَ مُجْتَهِدٌ. (Aṭ-ṭāliba mujtahidun.) | الطَّالِبُ مُجْتَهِدٌ. (Aṭ-ṭālibu mujtahidun.) | Cause: Non-maîtrise des signes casuels fondamentaux. <br> Règle: Le Mubtada’ (ici, الطَّالِبُ) est toujours Marfū’ (nominatif). Le signe principal du Raf’ pour un nom singulier défini est la Dammah (ـُ).1 |
Omission du Tanwin pour un nom indéfini. | هَذَا كِتَابْ. (Hādhā kitāb.) (Arrêt sur un Sukūn implicite) | هَذَا كِتَابٌ. (Hādhā kitābun.) | Cause: Difficulté avec la distinction défini/indéfini et l’application du Tanwin. <br> Règle: Un nom Mu’rab (déclinable) indéfini prend généralement le Tanwin (ـٌ, ـً, ـٍ) correspondant à son cas grammatical.4 Ici, كِتَابٌ est Khabar, donc Marfū’ avec Tanwin Damm. |
Mauvais I’rab du Khabar (prédicat). | البَيْتُ كَبِيرَ. (Al-baytu kabīra.) | البَيْتُ كَبِيرٌ. (Al-baytu kabīrun.) | Cause: Ne pas reconnaître que le Khabar (s’il est un nom simple) est également Marfū’, comme le Mubtada’. <br> Règle: Le Khabar d’un Mubtada’ est (généralement) Marfū’.10 |
Erreur dans la construction de l’Idafa (annexion), notamment avec l’article sur le premier terme (Mudāf). | الكِتَابُ الطَّالِبِ. (Al-kitābu ṭ-ṭālibi.) | كِتَابُ الطَّالِبِ. (Kitābu ṭ-ṭālibi.) | Cause: Application de la logique de l’article défini français (« le livre **de l’**étudiant ») au premier terme de l’Idafa. <br> Règle: Le Mudāf (premier terme de l’Idafa, ici كِتَابُ) ne prend jamais l’article الـ ni le Tanwin. Son I’rab dépend de sa fonction dans la phrase (ici, Mubtada’ Marfū’). Le Mudāf ilayhi (deuxième terme, الطَّالِبِ) est toujours Majrūr (génitif).4 |
Mauvais accord de l’adjectif en cas (même si l’accord en genre et nombre est correct). | رَأَيْتُ رَجُلاً طَوِيلٌ. (Ra’aytu rajulan ṭawīlun.) | رَأَيْتُ رَجُلاً طَوِيلاً. (Ra’aytu rajulan ṭawīlan.) | Cause: L’accord en cas de l’adjectif est une notion moins saillante en français. <br> Règle: L’adjectif (النَّعْتُ) en arabe s’accorde avec le nom qu’il qualifie (المَنْعُوتُ) en quatre points : genre, nombre, définition ET CAS (I’rab).19 Ici, رَجُلاً est Maf’ūl bihi Mansūb (avec Tanwin Fath), donc l’adjectif طَوِيلاً doit aussi être Mansūb (avec Tanwin Fath). |
Difficulté avec le signe du Nasb (accusatif) pour le pluriel féminin sain. | شَاهَدْتُ المُعَلِّمَاتَ. (Shāhadtu l-mu’allimāta.) | شَاهَدْتُ المُعَلِّمَاتِ. (Shāhadtu l-mu’allimāti.) | Cause: Application par défaut du signe Fatha pour le Nasb, sans tenir compte de l’exception. <br> Règle: Le pluriel féminin sain (جَمْعُ المُؤَنَّثِ السَّالِمُ) prend une Kasrah (ـِ ou ـٍ) comme signe de Nasb, et non une Fatha.16 |
Ce tableau s’inspire des erreurs fréquemment observées et des analyses d’interférences linguistiques.20
Section 9: Conclusion et Prochaines Étapes pour Approfondir votre Maîtrise de l’Arabe
Ce cours complet sur l’الإِعْرَابُ (Al-I’rab) a cherché à jeter les bases solides nécessaires à tout apprenant francophone désireux de maîtriser la grammaire arabe. La compréhension de l’I’rab est un voyage, non une destination finale, mais les concepts abordés ici constituent des outils indispensables pour progresser avec confiance.
9.1. Récapitulatif des points clés de l’الإِعْرَابُ.
Au cours de ce module, les points suivants ont été établis :
- L’I’rab est le système de variation des terminaisons des mots arabes (principalement les noms et le verbe au présent) pour indiquer leur fonction grammaticale et clarifier le sens.
- Il existe une distinction fondamentale entre les mots déclinables (المُعْرَب), qui subissent l’I’rab, et les mots indéclinables (المَبْنِي), dont la forme reste fixe.
- Les noms connaissent trois états d’I’rab : le Nominatif (الرَّفْعُ), l’Accusatif (النَّصْبُ), et le Génitif (الجَرُّ). Le verbe au présent connaît le Nominatif, l’Accusatif, et le Jussif (الجَزْمُ).
- Chaque état est marqué par des signes principaux (أَصْلِيَّة) (Dammah, Fathah, Kasrah, Sukūn) ou des signes subsidiaires (فَرْعِيَّة) (lettres comme Alif, Wāw, Yā’, présence ou absence du Nūn, ou une voyelle substituée comme la Kasrah pour le Nasb du pluriel féminin sain).
- L’I’rab peut être apparent (ظَاهِر) ou estimé (مُقَدَّر) lorsque des contraintes phonologiques empêchent l’apparition du signe.
- Des comparaisons avec la grammaire française ont été utilisées pour faciliter la compréhension des fonctions, tout en soulignant les différences systémiques.
9.2. Conseils pour continuer à progresser.
La maîtrise de l’I’rab, comme toute compétence linguistique complexe, requiert du temps, de la patience et une pratique constante. Voici quelques conseils pour poursuivre votre progression :
- Pratique régulière : Consacrez du temps chaque jour ou chaque semaine à la révision des règles et à la réalisation d’exercices. La constance est plus efficace que des sessions d’étude intensives et sporadiques.15
- Lecture active de textes vocalisés : Lisez des textes arabes où les voyelles casuelles sont indiquées (Coran, littérature pour enfants, manuels d’apprentissage). Prêtez attention aux terminaisons et essayez d’analyser la fonction des mots.
- Écoute attentive : Écoutez des discours en arabe standard moderne (actualités, conférences) pour vous familiariser avec la sonorité de la langue, même si l’I’rab n’est pas toujours pleinement prononcé dans tous les contextes oraux.
- Production écrite et orale : Essayez de construire vos propres phrases en appliquant les règles de l’I’rab. N’ayez pas peur de faire des erreurs, elles font partie du processus d’apprentissage.
- Recherchez du feedback : Si possible, faites corriger vos exercices et vos productions par un enseignant ou un locuteur natif compétent. Comprendre ses erreurs est crucial pour progresser.30
- Soyez patient et persévérant : L’I’rab est l’un des aspects les plus complexes de la grammaire arabe. Ne vous découragez pas par les difficultés initiales. Chaque règle comprise et chaque exercice réussi est un pas en avant.
9.3. Ressources utiles (dictionnaires, grammaires, sites).
Pour approfondir votre connaissance de l’I’rab et de la langue arabe en général, voici quelques types de ressources qui pourront vous être utiles :
- Dictionnaires :
- Un bon dictionnaire bilingue (Arabe-Français / Français-Arabe) est indispensable.
- Pour les niveaux plus avancés, les dictionnaires unilingues arabes (comme le Hans Wehr Dictionary of Modern Written Arabic pour les étudiants anglophones, ou des équivalents pour francophones, et des dictionnaires arabes classiques comme Lisān al-‘Arab pour l’étymologie et les usages anciens) sont précieux.
- Grammaires de référence :
- Des ouvrages de grammaire arabe spécifiquement conçus pour les francophones (par exemple, « Grammaire active de l’arabe » d’Assimil
Sources des citations
- شرح الإعراب والبناء – موضوع, consulté le mai 11, 2025, https://mawdoo3.com/%D8%B4%D8%B1%D8%AD_%D8%A7%D9%84%D8%A5%D8%B9%D8%B1%D8%A7%D8%A8_%D9%88%D8%A7%D9%84%D8%A8%D9%86%D8%A7%D8%A1
- الدورة السادسة بعنوان :مقدمة في إعراب القرآن الكريم, consulté le mai 11, 2025, https://units.imamu.edu.sa/deanships/admission/activities/Pages/news8.aspx
- دور الإعراب في فهم النص القرآني – مجلة اللغة, consulté le mai 11, 2025, https://allugah.com/?p=746
- ʼIʻrāb — Wikipédia, consulté le mai 11, 2025, https://fr.wikipedia.org/wiki/%CA%BCI%CA%BBr%C4%81b
- Le COI : complément d’objet indirect – Scribbr, consulté le mai 11, 2025, https://www.scribbr.fr/elements-linguistiques/coi-complement-dobjet-indirect/
- COD, COI, c’est quoi ? – Parlez-vous French, consulté le mai 11, 2025, https://parlez-vous-french.com/cod-coi-cest-quoi/
- how can I differentiate between le sujet, complément de nom, cod …, consulté le mai 11, 2025, https://www.reddit.com/r/French/comments/18k3007/how_can_i_differentiate_between_le_sujet/
- Comment faire facilement la différence entre COD, COI, complément du nom et attribut du sujet ? – YouTube, consulté le mai 11, 2025, https://www.youtube.com/watch?v=EZ5qMnYEvnE
- Jeu Éducatif – Grammaire Arabe Facile : Trier les Fonctions Grammaticales أقسام الجملة, consulté le mai 11, 2025, https://www.malac.shop/fr/jeux/4824-jeu-educatif-grammaire-arabe-facile-trier-les-fonctions-grammaticales-9789953955308.html
- Apprendre les cas des noms (الإعْرَابُ) dans la langue arabe …, consulté le mai 11, 2025, https://parlezvousarabe.fr/grammaire/apprendre-cas-noms-langue-arabe/
- Phrase nominale et verbale | cours d’arabe gratuit | leçon 8 – Institut Al-dirassa, consulté le mai 11, 2025, https://al-dirassa.com/fr/la-phrase-nominale-et-la-phrase-verbale-en-arabe-lecon-8/
- Apprendre le sujet (المبتدأ) « mubtada’ » dans la langue arabe – Conjugaison, consulté le mai 11, 2025, https://parlezvousarabe.fr/conjugaison/apprendre-le-sujet-%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%A8%D8%AA%D8%AF%D8%A3-mubtada-dans-la-langue-arabe/
- A savoir pour faire le i3raab [1/10] | Apprendre l’arabe Facilement …, consulté le mai 11, 2025, https://www.youtube.com/watch?v=oM69PSjdrgQ
- www.editions-ellipses.fr, consulté le mai 11, 2025, https://www.editions-ellipses.fr/PDF/9782340082250_extrait.pdf
- Découverte de la Grammaire Arabe : Le Guide Complet – AFTIA, consulté le mai 11, 2025, https://aftia.fr/comprendre-la-grammaire-arabe-regles-fondamentales/
- كتب تعليم الاعراب – مكتبة نور, consulté le mai 11, 2025, https://www.noor-book.com/tag/%D8%AA%D8%B9%D9%84%D9%8A%D9%85-%D8%A7%D9%84%D8%A7%D8%B9%D8%B1%D8%A7%D8%A8
- أنواع الاعراب – المرجع الالكتروني للمعلوماتية, consulté le mai 11, 2025, https://almerja.com/reading.php?idm=3175
- سلسة تعلم الإعراب بسهولة للمرحلة الابتدائية مع مستر أحمد السنتريسي ❤️ #سلسلة هتغير مستواك – YouTube, consulté le mai 11, 2025, https://m.youtube.com/watch?v=7lZHO8ngS04
- VOCABULAIRE et GRAMMAIRE de l’arabe littéraire – L1D2 (MC23) – YouTube, consulté le mai 11, 2025, https://www.youtube.com/watch?v=3i3hZSYq4F8
- 8 difficultés du français pour les arabophones – Français Authentique, consulté le mai 11, 2025, https://www.francaisauthentique.com/8-difficultes-du-francais-pour-les-arabophones/
- revistas.um.es, consulté le mai 11, 2025, https://revistas.um.es/analesff/article/download/analesff.26.1.352441/253861/1195881
- Formation Grammaire 5/6 : L’inaccompli « المضارع » et l’analyse …, consulté le mai 11, 2025, https://www.youtube.com/watch?v=9pPY1BcRaoc
- بثلاث ساعات تعلَّم الإعراب من الصِّفر ✍️ جميع قواعد الإعراب في فيديو واحد ✅️ #تحميل_pdf_في_الوصف – YouTube, consulté le mai 11, 2025, https://www.youtube.com/watch?v=Xli_IdRGc6A
- ممتع جدا تعلم اللغة الفرنسية / الإعراب في اللغة الفرنسية / Le français …, consulté le mai 11, 2025, https://www.youtube.com/watch?v=NWDNuX9GHTM
- Méthode Al-Ajroumiya : La Grammaire Arabe Simplifiée avec l …, consulté le mai 11, 2025, https://al-dirassa.com/fr/methode-al-ajroumiya-la-grammaire-arabe-simplifiee-avec-linstitut-al-dirassa/
- Différents types d’exercices de grammaire à faire en classe de FLE – YouTube, consulté le mai 11, 2025, https://www.youtube.com/watch?v=H86ZlbxHTEE
- www.editions-ellipses.fr, consulté le mai 11, 2025, https://www.editions-ellipses.fr/index.php?controller=attachment&id_attachment=50572
- Grammaire – Les 350 Exercices + corrigés (Débutant) – Hachette FLE, consulté le mai 11, 2025, https://www.hachettefle.com/grands-ados-et-adultes/350-exercices-grammaire/grammaire-les-350-exercices-corriges-debutant
- Arabe, exercices intermédiaires – Assimil, consulté le mai 11, 2025, https://www.assimil.com/fr/cahiers-exercices/1387-arabe-intermediaire-9782700508079.html
- Common Mistakes in Learning Arabic: How to Avoid Them, consulté le mai 11, 2025, https://nashraharabic.com/common-mistakes-in-learning-arabic-how-to-avoid-them/
- Les erreurs courantes des débutants en arabe et comment les éviter – Apprends moi l’arabe, consulté le mai 11, 2025, https://www.apprends-moi-larabe.fr/les-erreurs-courantes-des-debutants-en-arabe-et-comment-les-eviter/